La douloureuse épopée d’une femme, d’une mère
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- Avignon, 21h15. Durée 2h00. Du 10 au 29 juillet, relâches les 12, 19, 26 juillet. Réservations au 04 84 51 20 10
Grâce à cette brillante adaptation du roman Salina, après Sang négrier du même Laurent Gaudé, nous sommes emportés dans les mots de Laurent Gaudé et nous embarquons pour une épopée fascinante. On suit Malaka, incarné avec talent par Lahcen Razzougui, qui devient un véritable griot dans la plus pure tradition. Il vient nous conter la vie de sa mère, Salina, afin que la mystérieuse île cimetière l’accueille. Cette vie a été faite de souffrances, de douleurs, mais aussi de combats. C’est l’histoire d’une enfant abandonnée, d’une femme violentée, soumise au pouvoir du clan Djimba, dont la vengeance sera terrible.
La mise en scène de Khadija El Mahdi et de Bruno Bernardin permet de nous plonger dans cette histoire par des tableaux de la vie de Salina, entrecoupés par les moments de la narration. Les scènes se succèdent de manière rythmée et reconstituent sous nos yeux ces moments de vie, intenses, puissants, qui savent nous émouvoir. Les mots sont forts et nous touchent, mais les images que créent aussi bien la scénographie que le jeu des acteurs sont tout aussi bouleversantes. Le fait de jouer en extérieur, avec le soir qui tombe, un doux jeu de lumières savamment maîtrisé, un grand voile blanc qui flotte au vent, un grand tapis carré avec du sable, un autre rond mis parfois pour créer d’autres espaces, permet de nous transporter dans cet ailleurs, le temps du spectacle. La somptuosité des costumes très ethniques nous transporte également. Ils sont six comédiens à incarner près de vingt personnages et ils le font tous avec beaucoup de talent.
Une somptueuse parenthèse enchantée dans un monde où la violence et la force du combat d’une femme nous bouleverse et nous transporte. Un magnifique spectacle à voir absolument.
Sandrine
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