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Théâtre des Gémeaux, 21h00, durée : 1h50. Du 7 au 29 juillet, relâche les 12, 19 et 26 juillet. Réservations au 04 88 60 72 20
Une fresque épique magistrale
La pièce Richard III est l’un des grands monuments de la littérature universelle, le sommet du drame shakespearien dans toute sa démesure, dans toute sa violence, et le personnage éponyme est l’archétype du tyran monstrueux, prêt à tout pour le pouvoir, qui pour accéder au trône n’hésitera pas à faire tuer tous ceux qui de dressent sur sa route. Monter une telle pièce et en rendre toute la force et la puissance est une gageure, que réalise ici avec brio William Mesguich, tant dans son adaptation que dans sa mise en scène ou dans son jeu. Richard III, c’est lui ; il « est » véritablement ce terrifiant bossu, pervers, avide de pouvoir, cynique et cruel, tant dans sa gestuelle que dans le timbre de sa voix ou encore son regard halluciné. Les autres comédiens – sept seulement pour toute la galerie des personnages – sont tous aussi remarquables, passant d’un personnage à l’autre avec une virtuosité stupéfiante. Ils savent exprimer tour à tour leur amour, leur fragilité, leur colère, leur désespoir mais aussi leur soif de vengeance, avec un immense talent qui nous impressionne.
La scénographie est exceptionnelle et nous plonge intensément dans cet univers sanglant, presque apocalyptique. Tout est noir et sombre dans cet univers, reflétant la noirceur de l’âme du personnage principal. Mais de sublimes projections, tantôt sur le mur du fond, tantôt sur des rideaux tirés à différents endroits de la scène, créent de somptueux décors, qui donnent une profondeur et une intensité violente aux scènes, ou qui les magnifient. Les costumes sont splendides et les perruques également, renforçant la dramatisation.
Le drame shakespearien dans toute la splendeur de sa démesure, ce n’est rien de moins que nous propose ce merveilleux Richard III. On est saisi, impressionné et même médusé par cette sublime fresque épique si magistalement interprétée et mise en scène.
Sandrine. Photo Christophe Crénel
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