Métaphore de l’extrémisme : cette histoire n’est pas d’un autre temps….
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Théâtre l’Optimist, 15h30. Durée 1h. Du 7 au 30 juillet, relâche les 13, 20, 27. Réservations au 04 90 31 82 89
C’est la nouvelle de Ionesco que Catherine Hauseux interprète sur scène, pas la pièce éponyme. Béranger est le narrateur, et c’est à travers ses yeux que l’on découvre l’arrivée des rhinocéros, mais aussi la transformation progressive de tous les habitants en rhinocéros, Béranger restant le seul à résister, à rester humain. Cette métaphore de la montée de l’extrémisme, cette perte de la personnalité, nous la vivons de l’intérieur, nous y assistons en même temps que Béranger ; nous partageons sa surprise, ses angoisses mais aussi son combat. Cette nouvelle écrite en 1957 a une résonance très actuelle. Son message et son avertissement ne peuvent que nous interpeller aujourd’hui encore.
Le décor est simple : chambre d’hôpital, cellule de prison ? Le narrateur y est seul et se retrouve petit à petit enfermé dans cette solitude. Le costume, tout de gris, évoque cette uniformisation qui est en marche.
Catherine Hauseux incarne parfaitement et avec beaucoup de justesse Béranger et sa farouche volonté de rester libre, de rester lui-même. Avec beaucoup d’inventivité et de talent, elle réussit à faire vivre tous les autres personnages. C’est avec sa main qui bouge comme une marionnette qu’elle fait Jean au début. Ensuite c’est grâce à un accessoire (des lunettes), une posture (le dos voûté), une mimique, qu’elle les fait tous exister devant nous.
La fin, où elle reproduit les mêmes gestes qu’au début : la réalisation d’un origami de rhinocéros, nous rappelle que cette histoire n’est pas terminée : elle n’est pas d’un autre temps mais de chaque jour, et il faut toujours combattre et résister. Un spectacle très fort magnifiquement interprété.
Sandrine
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