Style, talent et intelligence de la musique
Pour l’Opération Orange en partenariat avec le Rotary club d’Avignon.
Rémi Geniet, piano.
Ludwig van Beethoven, Sonate n°2, en la majeur, opus 2, n°2. Allegro vivace ; Largo appassionato ; Scherzo-Allegretto ; Rondo-Grazioso
Ludwig van Beethoven, Sonate n°14, en ut dièse mineur, opus 27 n°2 dite « Clair de Lune ». Adagio sostenuto ; Allegretto ; Presto agitato.
Serge Prokofiev, Sonate n°8, en si bémol majeur, opus 84. Andante dolce ; Andante sognando ; Vivace
Après les quelques mots d’ouverture de Jean-Marc Chabas président du Rotary-club d’Avignon, Nadia Moula Présidente de l’association Opération Orange (œuvre créée par Sœur Emmanuelle, aujourd’hui assurée par Sœur Sarah), cite Nelson Mandela : « L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on peut utiliser dans le monde pour la paix entre les peuples ».
Elle souligne l’importance des actions menées avec pugnacité par de nombreux bénévoles pour œuvrer contre l’extrême pauvreté par l’éducation, la santé et le droit à la vie des enfants d’Egypte, du Liban et du Soudan.
Entre sur scène le pianiste Rémi Geniet, dont le palmarès, à moins de 23 ans, pourrait faire pâlir des étoiles plus confirmées. Plus jeune lauréat de l’histoire du Concours international Beethoven de Bonn en 2011, Rémi Geniet remporte à l’âge de 20 ans le Deuxième Prix du Concours international Reine Élisabeth de Belgique en 2013. Il avait auparavant reçu de nombreuses récompenses dont le Premier Prix du Piano Interlaken Classics à Berne et le Concours international Horowitz de Kiev qui lui a décerné le Prix Spécial d’Interprétation.
Invité à se produire avec de nombreux orchestres de renommée internationale il joue sous la baguette de grands chefs. Son premier CD consacré à J.S.Bach paru en février 2015 a été unanimement salué par les critiques et récompensé en avril d’un Diapason d’Or.
Partout ce jeune pianiste impose son style, son talent et son intelligence de la musique. Il est reconnu aujourd’hui comme l’un des chefs de file de la nouvelle génération.
Son programme débute par deux sonates de Beethoven, avec tout d’abord une œuvre de jeunesse : la Seconde sonate en la majeur op2, dédiée à Joseph Haydn. Cette pièce peu jouée est ici interprétée avec beaucoup de délicatesse, et un jeu de pédales saisissant. On attendait avec réserve la 14e Sonate dite « au Clair de lune » en ut dièse mineur Op 2, tant cette sonate a été jouée, parfois galvaudée. Et là, sous les doigts de Rémi Geniet ce fut la révélation. Une interprétation très personnelle, en particulier pour le fameux premier mouvement. La main gauche est sidérante de présence et d’autonomie, le jeu de pédales souligne avec précision les nuances, et l’on a l’impression de découvrir une nouvelle œuvre.
La seconde partie de la soirée voit un changement radical d’époque et de style. L’artiste fait preuve d’une grande virtuosité en interprétant la Huitième sonate en si bémol majeur op 84 de Serge Prokofiev. Ce jeune pianiste prouve qu’il est ouvert à tous les styles et excelle autant dans un répertoire très classique que plus contemporain.
Devant l’ovation qui lui est faite, Rémi Geniet offrira trois bis qui termineront dans un feu d’artifice cette soirée sublime. (Dany Baychère) (photos Michel Auberge).