Nommé Chevalier en 2007, promu Officier en juillet dernier à l’aube de ses quatre-vingts printemps, Raymond Duffaut a reçu le 27 octobre dans les salons du Ministère de la culture, les insignes d’Officier de la Légion d’Honneur des mains de Roselyne Bachelot ; la cérémonie simple et émouvante, entre famille et quelques proches, s’est parfois teintée d’humour, témoignage de « l’affectueuse amitié » qui unit depuis longtemps ces deux passionnés d’opéra.
Viscéralement attaché à sa terre provençale, Raymond Duffaut a su faire rayonner l’art lyrique en bousculant les frontières : à Avignon, comme directeur (1974-2002, avec une parenthèse de 1985 à 1988), puis conseiller artistique de l’Opéra, jusqu’en 2017 ; à Orange comme directeur des Chorégies (1981-2017), à Marseille comme directeur du CNIPAL, à Massy, à Montpellier et au Thor (1984-2012), à Paris comme président du Centre Français de Promotion Lyrique à partir de 1996, et au sein de la Réunion des Opéras de France. Mais aussi dans d’autres festivals prestigieux : Baalbeck et Bettidine au Liban, Savonlinna en Finlande, Shanghaï, Corée du Sud et Japon, où les Chorégies ont étendu grâce à lui leur notoriété. Il avait également rejoint, en parallèle, l’action de Music’O Seniors, association fondée par Roselyne Bachelot pour mettre en relation jeunes artistes et personnes âgées dans un amour partagé de la musique.
Toujours membre de nombreux jurys de concours – dont celui qui porte désormais son nom -, président des Saisons de la Voix de Gordes et conseiller artistique de Musique Baroque en Avignon, Raymond Duffaut a marqué d’une empreinte forte depuis plus de quatre décennies l’univers lyrique national et international.
Celui qui se revendique comme « un véritable artisan, au sens noble du terme », a toujours su repérer, accompagner et promouvoir les talents, avec une rare finesse d’anticipation. Sa rigueur et son opiniâtreté de chef d’entreprise lui ont valu l’estime et la reconnaissance de la profession ; sa fidélité et son sens des relations humaines lui ont assuré des amitiés durables, et lui ont dicté un mot délicat à l’égard de chacune des personnes présentes en ce jour de reconnaissance solennelle. Et il garde, de son demi-siècle de parcours, des contacts dont personne, sans doute, ne pourrait se prévaloir, tant en quantité qu’en qualité…
G.ad. Photos @MC-Denis Allard
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