Décevant : pas d’émotion malgré un sujet si fort, si douloureux
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Théâtre de la Porte Saint-Michel, 11h15. Durée 1h10. Du 7 au 30 juillet, relâches les 12, 19, 26 juillet. Réservations au 09 80 43 01 79
C’est un joli nom « pitchipoï », mais qui signifie en yiddish « trou perdu », le pays de nulle part. Ce nom a été utilisé par les Juifs pour désigner le lieu vers lequel ils étaient envoyés, car ils ne savaient pas que c’était vers l’horreur des camps. La pièce est tirée du livre de Ruth Klüger Refus de témoigner et il nous raconte son histoire, celle d’une petit fille juive, vivant à Vienne et ayant été déportée à Auschwitz avec sa mère, toutes deux ayant survécu. Elle va donc nous raconter l’horreur de cette déportation et la manière dont elles ont réussi à survivre.
Le sujet est lourd, l’histoire racontée est forte, hélas, les choix faits ne permettent pas de transmettre les émotions que l’on devrait ressentir en entendant un tel récit. Le fait que la comédienne, Fabienne Babe, prenne une voix de petite fille y est peut-être pour quelque chose : on a du mal à y croire, car le décalage entre la voix et le physique, le côté caricatural aussi desservent le propos. Les récits des événements sont entrecoupés par des scènes sans paroles, la comédienne fait alors des gestes saccadés, prend des positions inconfortables, sans que l’on comprenne l’objectif et l’intérêt de celles-ci. Elles viennent couper le récit, l’interrompre, et elles nous empêchent de nous plonger dans l’histoire et d’en vivre toutes les émotions. En revanche le moment très fort de la pièce, qui réussit, lui, à nous émouvoir, c’est la projection d’images de ces gares par lesquelles sont passés les convois, des images floues parfois qui déstabilisent, des images enfin de ce lieu de l’horreur absolue qu’a été Auschwitz.
Un spectacle décevant car il ne réussit pas à nous toucher au cœur alors que le sujet est si fort.
Sandrine. Photo Dominique Lhotte
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