Festival d’Aix-en-Provence au Grand Théâtre de Provence (vendredi 12 juillet 2024)
Pelléas et Mélisande, opéra de Claude Debussy,
Direction musicale, Susanna Mälkki. Mise en scène, Katie Mitchell. Scénographie, Lizzie Clachan. Costumes, Chloe Lamford. Lumière, James Farncombe. Dramaturgie, Martin Crimp
Huw Montague Rendall (Pelléas) ; Chiara Skerath (Mélisande) ; Laurent Naouri (Golaud) ; Vincent Le Texier (Arkel) ; Lucile Richardot (Geneviève) ; Emma Fekete (Yniold) ; Thomas Dear (un médecin, le berger).
Opéra de Lyon, Chœur et Orchestre
La production de Pelléas et Mélisande, qui avait fait les belles soirées en 2016, est reprise pour cette nouvelle édition du Festival d’Aix en Provence.
La mise en scène revisitée de Katie Mitchell propose une interprétation où rêve et réalité se mélangent, où la prise de position féministe de la metteuse en scène donne un autre angle de lecture de l’opéra de Debussy.
La production, magnifique et très chargée d’intentions, a tendance parfois à dérouter le spectateur qui n’aurait pas travaillé le sujet, mais elle bénéficie tout de même d’une distribution vocale de premier ordre et d’une direction d’orchestre très soignée.
N’oublions pas le décor qui nous présente une demeure, vaste mais décatie par endroits, et la vision de sa tour vue de l’intérieur. Il a été conçu par Lizzie Clachan et multiplie les lieux de l’action, grâce à l’emploi de « cases » qui apparaissent et disparaissent, permettant de passer avec facilité d’un endroit à l’autre comme dans un rêve.
De l’ancienne équipe vocale nous retrouvons le Golaud de Laurent Naouri, qui incarne ce personnage obscur et brutal avec une voix sombre et bien exprimée, ainsi que Thomas Dear lui aussi bien chantant en berger et médecin.
Le Pelléas de Huw Montague Rendall nous montre un jeune homme à la limite de l’autisme, ce qui rend à notre avis son personnage fade et effacé, même s’il chante dans un très bon français et avec un style bien soigné.
Mélisande, interprétée par Chiara Skerath qui a remplacé Julia Bullock prévue initialement, a une voix fraîche et musicale avec une belle qualité de prononciation.
Complètent favorablement la distribution Lucille Richardot en Geneviève , Emma Fekete en Yniold, plus féminin que l’habituel jeune garçon, ainsi que Vincent Le Texier en Arkel.
L’Orchestre de l’Opéra de Lyon sous la direction de la Finlandaise Susanna Mälkki produit une musique séduisante où les interludes entre les tableaux nous enchantent, malgré un manque de relief ou d’envolées lyriques par séquences.
IF © Jean-Louis Fernandez
Laisser un commentaire