Scala Provence, 10h00, durée : 1h00. Du 16 au 21 juillet. Réservations au 04 65 00 00 90
A l’image – pittoresque – de la comédienne au chignon
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Christine Murillo, sociétaire de la Comédie Française, donne vie, d’une manière unique, à Pauline Carton, cette actrice et chanteuse de début du XXème siècle à la personnalité si originale, à la gouaille si typique de Titi parisien, surnommée « la reine des seconds rôles ». Christine Murillo s’appuie sur les mémoires de l’intéressée pour évoquer des souvenirs, partager ses réflexions sur le théâtre, ses échanges avec Sacha Guitry, mais aussi des anecdotes croustillantes et même quelques chansons grivoises.
La mise en scène de Charles Tordjman laisse toute sa place au talent de la comédienne pour faire revivre cette actrice, avec qui elle semble avoir bien des points communs. Le décor est des plus simples : une « servante » que Christine Murillo éteindra en entrant sur scène et rallumera en sortant, une table et une chaise de type camping et un carton dont elle sortira un carnet, sorte de boîte à souvenirs, une brosse à cheveux et quelques autres accessoires.
Le talent de Christine Murillo est indéniable et elle donne véritablement vie à Pauline Carton. Toutefois peut-être faut-il bien connaître cette dernière pour pouvoir pleinement apprécier ce seule-en-scène. Les nombreuses digressions anecdotiques, révélatrices sans aucun doute de la personnalité de cette comédienne, nous ont parfois perdue. Les trous de mémoire simulés, amusants au début, finissent par lasser et c’est dommage. Malgré tout l’humour est bien présent, les imitations de Michel Simon, de Jean Marais ou même de Julien Clerc savent faire mouche, de même que l’autodérision, souvent piquante. Les réflexions sur le théâtre, en particulier sur les liens si particuliers entre un comédien et son public, elles, sont marquantes et riches, et nous ont touchée.
Un bel hommage rendu à une comédienne atypique par une comédienne talentueuse, une réflexion riche sur le monde du théâtre, que l’on appréciera d’autant plus si on connaît bien la Parigote au chignon.
Sandrine. Photo Thomas O’Brien
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