Programme russe à La Roque d’Anthéron par l’Orchestre Philharmonique de Nice et Bruce Liu
Mardi 29 juillet 2025. Parc du Château de Florans, La Roque d’Anthéron
Festival International de Piano de La Roque d’Anthéron. Site officiel
Direction musicale, Lionel Bringuier ; Piano, Bruce Liu
Orchestre Philharmonique de Nice
Tchaïkovski, Concerto pour piano et orchestre n°2 en sol majeur opus 44. Moussorgski / Ravel, Tableaux d’une exposition
Premier Prix 2021 du Concours international de piano Frédéric-Chopin à Varsovie, Bruce Liu vient interpréter ce soir à La Roque le Concerto pour piano et orchestre n°2 de Tchaïkovski. Si l’on connaît bien davantage le Premier Concerto du compositeur, le n°2 se révèle tout aussi abouti pour l’orchestration et les mélodies, ainsi que d’une redoutable difficulté technique par ailleurs. Le pianiste canadien varie avec goût ses nuances, entre douceur du toucher lorsqu’il est accompagné par la flûte seule par exemple et certaines attaques bien plus mordantes du clavier, pour faire jeu égal avec les tutti de l’orchestre. Lionel Bringuier, chef principal de l’Orchestre Philharmonique de Nice veille en effet à ménager l’équilibre entre le musicien soliste et sa phalange. Le pianiste maîtrise son art, entre présence affirmée dans sa longue cadence du premier mouvement et arpèges rapides bien détachés.
Le deuxième mouvement en Andante non troppo sollicite les soli du très beau premier violon, qui accentue le vibrato pour intensifier le côté mélancolique du passage, ainsi que ceux du premier violoncelle, au rendu un peu moins poétique. Le dernier mouvement en Allegro con fuoco, d’abord plutôt guilleret au piano et à la clarinette, monte logiquement en crescendo et aboutit à une conclusion brillante. Bruce Liu accorde deux bis de son instrument seul, tous deux de Tchaïkovski à nouveau : d’abord une courte fantaisie du Lac des cygnes (Danse des petits cygnes, arrangement Earl Wild), puis l’un des douze numéros des Saisons, la Barcarolle qui correspond au mois de juin (arrangement P. Breiner).
Après l’entracte, l’Orchestre Philharmonique de Nice joue les Tableaux d’une exposition de Modeste Moussorgski dans l’orchestration de Maurice Ravel, soit l’une des pièces classiques les plus populaires auprès du public. Dans ces dix numéros où différents pupitres prennent tour à tour une mélodie qui n’est pas sans rapport avec l’opéra Boris Godounov du même compositeur, la phalange niçoise se présente sous son meilleur jour. Après des cuivres en majesté, l’ensemble des cordes dégage un grand charme, tandis que les percussions se montrent précises pour les nombreuses cassures de rythmes. Les passages en solo des divers instruments sont assurés, comme le cor, le saxophone, la trompette, etc. Plusieurs numéros réclament de l’éclat, produit avec générosité par l’orchestre niçois ce soir, comme dans le dernier numéro La Grande Porte de Kiev, qui est bissé à la demande d’un public enthousiaste.
I.F. & F.J. © Pierre Morales
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