Dans cette page :
- Ils ne mouraient plus,
- Jambonlaissé,
- J’irai danser avec les requins,
- Judith, le corps séparé,
- K-Barok,
- La belle scène Saint-Denis,
- La Cantatrice chauve,
- La Clairière du Grand n’importe quoi,
- L’affaire de la rue de Lourcine,
- La famille Ortiz,
- La Machine de Turing,
- La Paix tant qu’on n’a pas essayé, on ne peut pas dire que ça ne marche pas,
- La véritable histoire de d’Artagnan
- Lanceurs d’alerte,
Ils ne mouraient plus… mais étaient–ils encore vivants ? à 14h05 ; La factory//Théâtre de l’Oulle, 14h05, 1h15. Relâche le 22/07. Comédie dramatique.
Conseil de famille : comment tuer la vieille maman ?!
La pièce débute par un conseil de famille entre deux frères et une sœur. Le sujet est leur vieille mère dépendante dont des médecins avaient annoncé la mort imminente, mais qui survit depuis 10 ans. Jusqu’ici, rien qu’un fait triste et que beaucoup de spectateurs partagent un jour.
Le piment du texte de Daniel Dalmaroni, c’est que les enfants ont des besoins d’argent. En outre, les visites et sorties sont un poids, vu les difficultés de communication qui augmentent, avec leur série de confusions. Les scrupules de l’accompagnement de la fin de vie tombent vite.
La mise en scène de Sophie Gazel accentue le comique des situations. Surtout que ce trio, formé de Pablo Contestabile, Cecilia Lucerno et Tomas Reys, décide de tuer leur mère, la truculente Victoria Monedero. Les trois enfants sont d’un amateurisme hilarant lorsqu’ils évoquent les différentes stratégies et, pire encore, les modes d’action pour éliminer celle qui est leur maman. Et, ils en ont des idées farfelues qu’ils voient en rêve (sous nos yeux) !
La scénographie de Goury mérite une mention spéciale, tant elle participe à l’énergie et à l’amusement qu’apporte cette pièce. (N.A.)
Jambonlaissé. L’Optimist 20h25, 1h05. Relâche les 14 et 21 juillet. Tel. 06 66 22 84 48.
Vous n’aviez pas reconnu Hamlet ?! Vive Google…
Jambonlaissé, c’est ainsi que Google traduit Hamlet !!! C’est donc le chef d’œuvre de Shakespeare, mais dans une traduction surprenante et déstabilisante, voilà bien ce que propose Jambonlaissé. Cela semble improbable, injouable et pourtant cela donne une création originale et amusante. Mieux vaut déconseiller aux puristes de Shakespeare d’aller voir cette pièce, ils ne s’y retrouveront pas. Il faut y aller pour découvrir un spectacle comique et décalé qui joue avec le langage, son sens, celui qu’on lui donne et tous les clichés de la modernité, des jeux vidéo à l’informatique et aux dessins animés.
Le Prince Jambonlaissé est le seul qui dans cette pièce parle un discours intelligible et pourtant ce sera le discours de la folie qu’il tiendra (manière de dénoncer justement l’absurdité du langage ?). Il est aussi le seul à jouer dans un registre naturel, les autres personnages étant des caricatures avec un jeu volontairement exagéré. Leurs paroles sont absurdes, de cette absurdité liée à la traduction et au contraste saisissant qui jaillit entre ces mots et ceux de Jambonlaissé. Chacun des quatre comédiens joue parfaitement son rôle.
L’intrigue classique est là, mais recentrée sur le personnage de Jambonlaissé. Il sera pourtant difficile à qui ne connaît pas bien la pièce de vraiment la comprendre. La mise en scène est faite de références à l’univers geek des jeux vidéo et d’internet, avec des gags tout droit tirés des cartoons américains.
Une pièce cocasse à aller voir pour passer un moment singulier, en acceptant de se perdre et d’être perdu dans cet univers tiré tout droit d’internet. (S.T. Photo Camille Guillemain).
J’irai danser avec les requins. Luna 15h45, 1h15. Relâche le 22 juillet. Tel. 04 90 86 96 28
Fable écologique
J’irai danser avec les requins n’est pas seulement le récit initiatique de Bulle, dont les parents sont morts d’un accident de bateau et qui a la phobie des requins, c’est aussi une fable écologique pour faire comprendre à tous l’importance d’arrêter de détruire la planète.
Au début, on est plongé dans le show-bizz, la tante est meneuse de revue et le parrain, un travesti dans un cabaret. Tous ces personnages, c’est Julia Duchaussoy qui les joue. Elle passe de l’un à l’autre avec brio. Bulle semble étrangère à ce monde de saltimbanques ; elle se réfugie dans les livres et se confie à « Terrestre », une lampe-globe avec qui elle parle et que l’on entend parler.
Sa vie changera avec sa première plongée qui donne lieu à une scène magnifique, pleine de poésie et de grâce : nous sommes comme plongés nous aussi dans ce monde sous-marin dont nous entendons les bruits et le silence. La mise en scène, signée Anne Bouvier, est donc très belle, quasi onirique. Bulle comprend alors qu’elle peut parler avec les requins et nous allons, lors de ses différentes rencontres, les entendre, et c’est toujours Julia Duchaussoy qui les incarne.
La vie de Bulle deviendra alors un combat : sauver les requins pour sauver la planète. Comment transmettre ce message ? Grâce au théâtre ! Le théâtre comme moyen de sensibiliser les consciences et de faire agir les gens ! C’est ce que font brillamment les auteures de ce texte Julia Duchaussoy et Violaine Arsac, en nous faisant prendre conscience que si chacun d’entre nous fait un petit geste, décide d’agir vraiment, le monde peut être sauvé. Il le sera d’ailleurs car cette fable a une fin heureuse : le peuple a décidé d’agir et a obligé les politiques à le faire ! Il n’est donc pas trop tard, mais il y a urgence ! (S.T. Photo Fabienne Rappeneau)
Judith, le corps séparé. Ambigu théâtre, 19h25, 1h. Relâche les lundis. Tél. 06 83 45 25 41. Théâtre contemporain
… Ou le rôle de la Femme. Nous restons… partagé…
En ce matin 11/07, en conférence de presse, il est dit qu’en 2019 la qualité des acteurs augmente : « Il y a même Marie-Christine Barrault » ! Ah, me suis-je dit, j’aurais plutôt pensé à la jeunesse…
Quelques heures plus tard un jeune tracteur m’aborde dans sa tenue de « lycéen avignonnais embauché pour 3 semaines ». Pourtant, il semble très convaincu dans son argumentaire. Et c’est ainsi que l’on retrouvera Guillaume Celly sur scène.
Qui connaît encore le livre de Judith ? Il faut avoir une sérieuse éducation religieuse ou une grande culture picturale pour se souvenir qu’elle et sa servante ont tranché la tête du général Holopherne, ennemi d’Israël. Le texte adapté par Howard Barker n’en demeure pas moins simple. Cependant, l’auteur britannique l’a rendu plus contemporain.
Christina Juhl a choisi ce thème pour le rôle de la Femme dans la mythologie comme dans notre monde. Certes, c’est tout à fait actuel. Mais est-ce bien vendeur de l’aborder par cette porte ?
Heureusement, il y a le jeu époustouflant des jeunes acteurs, dont Lucile Signoret et Célia Farenc. Et ils doivent être bien solides car ils sont si proches de nous et dans un décor réduit à sa plus simple expression. Ils déclament leur texte avec conviction et leur gestuelle est très travaillée. Car la valeur n’attend pas le nombre des années… (N.A.)
K-Barock. La Luna, 22h35, 1h10. Relâche le 22. Tél. 04 90 86 96 28. Spectacle musical
Laissez-vous entraîner
Quand le rideau se lève, quatre jeunes femmes apparaissent dans des tenues que l’on croirait issues d’un Mad Max réalisé par Tim Burton, et dont on peut saluer la créatrice, Emilie Jobin.
Grâce à un simple canapé en velours over-vintage et un réel jeu de lumière, bravo à Albane Augnacs, nous voilà transportés dans l’univers d’un cabaret.
La sélection musicale balaie un très large champ, puisque nous irons d’Offenbach à Led Zepplin en passant par Brassens, Juliette et même un extra, a capella s’il vous plaît, avec le YMCA du temps disco !
Les enchaînements sont humoristiques et rythmés. La qualité vocale des soprani, mezzo et contralto, montre qu’elles ont une solide formation technique. Ainsi, les arrangements musicaux passent très bien, ce qui ne va pas de soi car ils ne tolèrent aucune approximation pour être crédibles.
Sophie Chiara, Emilie Jobin, Corinne Rémond et Sarah Vernette ont aussi des qualités de comédiennes. Toutes les générations entreront dans leur jeu, en tapant même des mains, comme nous qui nous sommes sentis entraînés dans ce K-Barock ! (N.A.)
La belle scène Saint Denis. La Parenthèse, 10h, 1h30, jusqu’au 19/07. Danse.
Danse dans un jardin : des talents à suivre…
Ce spectacle de danse est donné dans un jardin ombragé. Il se compose de trois parties indépendantes données par trois chorégraphes différents et leurs propres interprètes :
We are not going back (extrait), trios personnages se meuvent d’une façon apparemment désordonnée ou coordonnée. Ils symbolisent la liberté de réagir ou la contrainte, dans ce qui m’est apparu comme une société. C’est assez conceptuel. Cependant, les danseurs s’y investissent avec conviction et fluidité ou rupture.
L’écho d’un infini (extrait), Sylvère Lamotte est chorégraphe et danseur. Il a conçu ce spectacle après des expériences à Rennes, Paris, Aix-en-Provence. Maintenant à Angers, il a fait un travail en EHPAD qui lui a donné l’envie de cette création avec des danseurs de différentes générations.
Quelle grâce, quelle douceur dans les portés du duo qu’il forme avec Brigitte Asselineau !
Cette dernière soutient même ce grand gaillard sur ce que l’on croirait être de frêles cuisses. Une image me reste en tête : le tableau où j’ai cru voir une Piéta inversée : à genoux, il la tient dans ses bras avec un regard profond. Quelle émotion ! Suivons-les lors des prochaines éditions !
Lou, c’est aussi le prénom de mademoiselle Cantor, presqu’unique interprète de cette troisième partie, le développement d’un solo de ballet baroque. Lou nous fait prendre part à toutes les étapes d’une façon presque didactique : traçage au sol, pas, musique, costume de scène, jusqu’à l’aboutissement où intervient sa mère, la fameuse Béatrice Massin. Mickaël Phelippeau a agi avec beaucoup de connaissance et de finesse pour chorégraphier ces grandes dames de la Compagnie de Fêtes galantes. Avec eux, le baroque dévoile encore davantage son intérêt technique et esthétique : un plaisir bien contemporain ! (N.A. Photos N.A.)
La Cantatrice chauve. Archipel Théâtre, 19h35, 1h10. Relâche les mardis. Tél. 04 90 82 96 13. Vu en 2018.
La clairière du Grand n’importe quoi. Théâtre Artéphile, 16h35, 1h15. Relâche les dimanches. Tél. 04 90 03 01 90.
Implosion
Quelle performance ! De et avec Alain Behar. Un seul-en-scène qui vous laisse groggy. Sous l’apparence d’un récit construit, voilà tout notre monde qui se déverse sur nous, pendant une heure, à marche forcée et à débit soutenu. Histoire et géographie s’entrechoquent, se télescopent, construisant un bateau en papier, arche de Noé dérisoire pour sauver ce qui peut être sauvé. Car au fur et à mesure que le monde se décrit, il ne peut qu’exploser. Voire imploser, comme miné de l’intérieur, tout en se montrant dans sa criante et juste évidence. Mais le rythme, rapidissime, ne permet pas d’en goûter pleinement toute la savoureuse pertinence. (G.ad. Photos G.ad.)
L’affaire de la rue de Lourcine. Archipel théâtre, 18h, 1h05. Jours pairs. Tel. 04 90 82 96 13
Labiche en film muet : original et convaincant
Pari intéressant et original que s’est fixé la compagnie des Polycandres : mettre en scène une pièce, comme un film muet des années 30. Et pas une pièce qu’ils créent, mais la pièce d’Eugène Labiche L’affaire de la rue de Lourcine. Cela semble un pari un peu fou que de jouer une pièce écrite pour le théâtre, avec des dialogues,… mais sans prononcer un mot ! Enfin pas tout à fait un mot car à la fin les personnages se mettent à parler normalement ! Pourquoi ? Parce que toute la pièce repose sur un quiproquo : les hommes sont persuadés d’avoir tué une femme à cause d’un faux journal du 5 octobre 1927, veille de la sortie du 1er film parlant. Tant qu’ils pensent vivre avant cette date, ils ne parlent pas ; quand ils réalisent que la date est fausse et qu’ils vivent en 1930, ils se remettent à parler !
On va donc trouver dans cette mise en scène tous les ressorts des films muets : le jeu repose sur le mime et se montre exagéré et caricatural, ce qui fait beaucoup rire ; les déplacements sont presque chorégraphiés, ce qui donne un côté poétique ; la bande son, très présente, s’adapte aux moments de l’histoire, permettant de soutenir ou de provoquer nos émotions (elle reprend d’ailleurs des morceaux que le spectateur reconnaîtra, certains typiques des films muets, d’autres très différents, allant de la musique classique à des génériques télé ! Irrésistible !) ; un surtitrage supplée les dialogues, et des extraits vidéo sont même diffusés pour expliciter les pensées.
La troupe est dynamique et n’hésite pas à explorer tous les ressorts du comique le plus clownesque. Un très bon moment de théâtre vraiment original. (S.T. Photo Cieles Polycandres)
La famille Ortiz. Théâtre Actuel, 17h15, 1h25. Relâche le 23 juillet. Tél. 04 90 82 04 02 ou 07 85 24 16 20
Une famille étrange… comme toutes les familles ?
La Famille Ortiz, écrite et mise en scène par Jean-Philippe Daguerre, est une pièce belle et touchante qui nous prend par les émotions dès le début et ne nous lâchera plus jusqu’au dénouement, qui saura nous tirer des larmes.
Pierre vit avec Claire au Japon, ils attendent un enfant, sont heureux, mais la personne qui sonne bouleverse tout : le frère de Pierre, que Claire pensait orphelin ? Il va alors lui raconter son histoire, celle de la famille Ortiz. Une famille aimante, unie, un peu folle où les repas du dimanche, bien arrosés, sont des moments de joie qui se terminent par des spectacles reconstituant la victoire du père, ancien toréador. Si Pierre a quitté cette famille, c’est qu’il cache un secret. Ce secret l’a fait fuir, a brisé les liens qui unissaient cette famille, a détruit le mythe du père. Comment renouer ces liens ? Comment réapprendre à se comprendre et à s’aimer ? Voici les questions qui nous tiennent en haleine tout du long.
Le texte est poignant, mais sait mêler la drôlerie aux émotions. La mise en scène en scène est vivante, dynamique. Les comédiens sont excellents et savent vraiment nous emporter avec eux dans cette loufoquerie qui caractérise cette famille. Stéphane Dauch jouant aussi bien les taureaux que de la guitare, Antoine Guiraud et Kamel Isker en jumeaux complices et drôles, Isabelle de Botton en mère protectrice, Bernard Malaka en père héros rêvé et enfin Charlotte Matzneff qui rejoindra la famille avec tendresse. S’ils savent nous amuser, ils savent aussi nous toucher et nous émouvoir, ils nous prennent au cœur et l’émotion va crescendo.
Un beau conte contemporain, comme l’a voulu Jean-Philippe Daguerre, qui montre l’homme et les relations familiales dans toute leur complexité et qui pour cela a su nous toucher et nous marquer profondément. (S.T. Photo Fabienne Rappeneau)
La Machine de Turing, Actuel, 10h10, 1h30, tél. 04 90 82 04 02, ou 07 85 24 16 20. Vu aussi en 2018.
La Paix tant qu’on n’a pas essayé, on ne peut pas dire que ça ne marche pas. Théâtre des Carmes, 11h30, 1h20. Jusqu’au 24 juillet. Relâche les 11 et 18 juillet. Tel. 04 90 82 20 47.
Un pur bijou
C’est un bijou à l’état pur que ce nouveau fruit de la collaboration entre Emilie Génaédig et François Bourcier.
Bijou par le choix du sujet d’abord : la Paix ! Quel plus beau sujet rêver ? Mais bijou aussi par la manière de le traiter : l’échange entre un père et sa fille qui lui demande : « C’est quoi la paix ? ». Pour répondre à cette question, l’écriture saura se faire belle et poétique, faisant appel aussi bien aux plus grands penseurs qu’aux plus grands poètes, à tous les défenseurs célèbres de la paix aussi, tout en sachant rester à hauteur d’enfant, et ne négligeant pas l’humour.
Bijou ensuite par le jeu de l’acteur. François Bourcier est exceptionnel dans ce rôle de père aimant, à la fois tendre, passionné et passionnant, qui cherche autant que sa fille ce qu’est la paix. Il endosse plusieurs costumes, se métamorphosant avec brio pour essayer de lui faire comprendre cette notion abstraite.
Bijou encore par la mise en scène dynamique et ingénieuse : la voix off de la petite fille, des casques guerriers qui disparaissent au fur et à mesure et surtout un drap blanc immaculé, support de projections vidéos, enfin l’inscription « La Paix » en néon. Cette mise en scène fait aussi le choix que l’acteur dessine l’espace scénique, le remplisse de paix justement, par les roses qu’il dispose sortant de sous le drap, mais surtout par les multiples bougies qu’il déploie pour occuper tout l’espace comme pour remplir le monde de paix. Ces bougies sont le symbole de ceux qui agissent pour la paix.
Bijou enfin, ce spectacle l’est par le message qu’il fait passer : au fond, la paix, c’est simplement l’amour que chacun d’entre nous est capable de donner sans se refermer sur lui-même, ce sont des petits gestes simples du quotidien. Nous sommes tous des passeurs de paix, à nous donc de la faire exister ! (S.T. Photo Emilie Génaédig)
La véritable histoire de d’Artagnan. Espace Roseau Teinturiers, 20h40, 1h10. Relâche le 24/07. Comédie. Tél. 04 90 03 28 75, ou 06 29 34 07 99.
Comédie burlesque pour tous publics
Ah le sympathique spectacle où toutes les générations prennent du bon temps ! Si les plus anciens connaissent déjà le fond de l’histoire des trois mousquetaires, les plus jeunes auront une approche qui leur donnera envie de lire le roman d’Alexandre Dumas.
Cette libre adaptation est une comédie burlesque. Olivier Blond, Frédéric Lefevre, Fabrice Provansal et Fred Robbe jouent leurs rôles avec une complicité qui fluidifie les changements de personnages. Car, à 4, ils les font tous, féminins compris ! Ils y prennent plaisir et nous le transmettent bien. Ils utilisent une bande son et des accessoires simples, décalés voire anachroniques, mais qui contribuent à l’amusement général.
Ils sont grandement aidés par les décors créés par Nicolas Bastian. Il est le véritable 5e mousquetaire, tant ses trouvailles sont surprenantes et hilarantes. Duda et Lascombe ajoutent des lumières qui participent au spectacle.
Qu’on ne s’y trompe pas, cela plaît et il est donc vivement conseillé de réserver. (N.A.)
Lanceurs d’alerte. Espace Roseau Teinturiers, 15h35, 1h20. Relâche les mercredis. Tél. 04 90 03 28 75, ou 06 29 34 07 99. Création 2019.
Le monde impitoyable de l’industrie pharmaceutique
Bienvenue dans le monde impitoyable et cynique de l’industrie pharmaceutique ! Le cynisme ordinaire de ceux qui jouent notre vie aux dés. A ma connaissance le sujet est inédit au théâtre, et si ces scandales ne nous étaient pas vraiment inconnus, nous étions loin d’en imaginer le système sans faille.
Florence Camoin, dramaturge, metteure en scène, présente sa dernière création, inspirée par quelques scandales récents et nourrie de son regard personnel. A travers l’expérience d’une jeune femme qui souhaite comprendre le décès soudain de sa sœur jumelle en pleine santé, on vit de l’intérieur les compromissions, les lâchetés, et même le crime organisé d’un grand groupe, avec le profit pour seul moteur. Aidée par une neurologue, et par un lanceur d’alerte interne, elle se heurtera au mur indestructible d’un empire qui broie tous ses opposants. La pièce appuie où ça fait (très) mal, surtout dans un domaine aussi intime que le système de santé, aussi crucial que la vie et la mort. Après diverses créations sur des personnages historiques, des œuvres littéraires, des sujets forts… ou des opérettes, Florence Camoin montre ici l’ignominie en blouse blanche et aux mains toujours propres. La mort propre, calculée ? pire, jouée à quitte ou double, avec l’insouciance sardonique de celui qui sait qu’il gagnera toujours. Ecoeurement et indignation garantis.
Les acteurs, tous excellents, sont totalement investis, chaque scène est soulignée par un jeu de lumières qui entre à part entière dans le récit, et les intermèdes musicaux mettent l’ensemble en perspective ironique.
On en ressort pour le moins bousculé… Texte du spectacle en vente in situ. (G.ad. Photo Luca Jimenez)
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