Dans cette page (de nouveaux titres chaque jour) :
- Ego-système, le musée de votre existence
- Ensemble
- Escale
- Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?
- Et pendant ce temps Simone veille
- Extases
- Fausse note
- Fluides
- Fushigi
- Good night
- Guerre, et si ça nous arrivait ?
- Hang solo en nocturne
- Heureusement qu’on ne meurt pas d’amour
Ego-système, le musée de votre existence. Au coin de la Lune, 12h50, 1h10. Relâche le 23/07. Théâtre musical. Tél. 04 90 39 87 29.
Une comédie musicale dramatique… a capella ! Originale et réussie
Ce spectacle est une comédie musicale « dramatique ». Le point de départ, une sorte de crise de la trentaine d’un des personnages. (Que seront celles des décennies suivantes ?!) Il est au milieu de ses amis, et abusant des ingrédients d’une soirée, il part dans un délire : le musée de son existence. Disons vite qu’il y a beaucoup d’humour et d’ironie au cours de cette 1h10.
Sur scène, Marie Glorieux, Cloé Horry, Adrien Biry-Vicente et Vincent Gilliéron ont chacune des 4 tessitures habituelles du chant. Leur technique est excellente car ils sont a capella et sans sonorisation pendant toute la durée du spectacle. Ils assurent donc aussi la partie bruitage, presqu’instrumentale, avec beaucoup d’homogénéité.
Les textes et la musique sont originaux et écrits avec une subtilité certaine. Bravo à Raphaël Callandreau !
Soulignons aussi chorégraphie et mise en scène intéressantes, dues respectivement à Johan Nus et Nicolas Guillemot.
Le tout est donc complet, préparé et exécuté fait avec soin pour un réel plaisir des spectateurs. Certains y retrouveront l’esprit de Starmania actualisé en 2019. C’est dire la qualité !
Réservations fortement conseillées (N.A.)
Ensemble. Chêne noir, 17h00, 1h10. Relâche les lundis. Tel. 04 90 86 74 87.
Normalité, handicap : quel regard ?
Ensemble est une pièce touchante, très bien écrite par Fabio Marra qui en assure aussi la mise en scène. À travers des dialogues ciselés, profonds, elle pose la question de la normalité, interroge sur le handicap, sur le regard que l’on porte sur lui, et sur les comportements qui naissent face à lui, même au sein d’une famille.
Cette famille, c’est Isabella, mère surprotectrice qui vit seule avec son fils Miquélé, et brillamment interprétée par Catherine Arditi (légitimement moliérisée pour ce rôle). Elle exprime avec brio et un grand naturel toute la palette des sentiments par lesquels va passer cette mère, selon les situations. Elle n’accepte pas que l’on pense son fils anormal parce que différent. Le fils, c’est justement Fabio Marra, métamorphosé, qui incarne véritablement Miquélé, la voix changée et bégayante, le corps courbé, les mains raides, des doigts pliés. Il est impressionnant de voir la transformation au moment des saluts. L’acteur est exceptionnel dans ce rôle de jeune homme simple d’esprit, à la fois généreux et impulsif, qui a autant de mal à coordonner ses mouvements qu’à gérer ses émotions. La fille, quant à elle, est jouée avec talent par Sonia Palau. Elle revient après dix ans d’absence, elle semble haïr son frère à cause de son handicap, mais elle évoluera au cours de la pièce, elle portera un autre regard sur ce frère différent. Floriane Vincent en éducatrice spécialisée ne manque pas non plus de talent.
Une pièce qui tire les larmes mais qui sait aussi faire rire. Une pièce qui nous aide à regarder le monde différemment. Une belle leçon de respect et d’amour de l’autre avec toutes ses différences, à partager avec le plus grand nombre. (S.T. Photo Stéphanie Bénédicto).
Escale. Corps Saints, 19h, 1h15. Relâche le jeudi. Tel. 04 90 16 07 50.
Une gare, un 14 juillet : un catalyseur de vie(s)
Que faire un 14 juillet, quand le train est bloqué à quai dans une gare à cause d’un incendie ? Certains s’agglutinent dans le hall, on les entend au loin ; d’autres choisissent de s’isoler, comme Olivier : son portable n’arrête pas de sonner, mais il ne décroche pas, il semble ruminer quelque chose. Il est vite rejoint par Alexandra qui ne pense qu’à nouer le dialogue, qu’à échanger avec Olivier, lui qui ne cherchait que la solitude et refuse catégoriquement le dialogue.
Ce dialogue, il va pourtant finir par se nouer et les personnages vont se confier l’un à l’autre, se livrant plus qu’ils n’auraient imaginé le faire, se montrant comme ils ne l’avaient jamais fait aux yeux de personne. Ils vont révéler toute cette souffrance qu’ils ont en eux alors que si peu de temps auparavant ils semblaient si heureux. Ces dialogues, écrits par Marilyn Bal, sont pleins de finesse et d’émotions. La mise en scène, voulue par Pascal Faber et Bénédicte Bailby, est sobre et délicate, bien pensée, et laisse toute la place au jeu des acteurs.
Xavier Lemaire incarne avec talent un Olivier, au début colérique et violent qui explose, mais se révèle en fait un homme fragile, plein de questionnements sur sa vie, sur ce qu’il est devenu, et qui saura se faire doux et protecteur quand Alexandra, en aura besoin. Amélie Etasse joue à merveille cette jeune femme un peu légère, un peu naïve au début, mais qui cache au fond d’elle beaucoup de sensibilité et de souffrance.
Une belle comédie romantique, très bien jouée, qui permet de passer un bon moment, qui fait rire mais pas seulement, qui permet aussi à chacun de s’interroger sur sa vie. (S.T. Photo Pascal Faber)
Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? Théâtre du Roi René, 13h45, 1h25. Relâche 15 juillet. Tél. 04 90 82 24 35, ou 07 81 41 24 96. Vu en 2018.
Et pendant ce temps Simone veille. Capitole, 17h10, 1h20, tél. 04 90 02 23 46. Vu en 2018.
Extases. Lucioles, 22h15, 1h20. Relâche les mardis. Tél. 04 90 14 05 51. Adultes avertis.
Seul-en-scène, à ne pas rater, mais pour adultes avertis
Impossible de transposer sur scène toute la richesse narrative, picturale, érotique et autobiographique d’Extases, la magnifique BD de Jean Louis Tripp (Casterman) ? Oui, impossible ! Mais Franck Jazédé, seul, dans une mise en scène de Nathalie Martinez, en offre une adaptation étonnante, surprenante qui s’approche très très près du génial album. C’est drôle, émouvant, riche en trouvailles et magnifiquement résumé. Car tout est là : la découverte du désir, la découverte du corps féminin et de ses secrets, la découverte de la sexualité ou plutôt de sexualités multiples, mais aussi et surtout les interrogations, les doutes, les ratés, les hontes… Une histoire certes très portée sur la chose, certes à ne pas faire voir à tous les yeux ni entendre à toutes les oreilles – bref, pour adultes avertis, mais, in fine, incroyablement humaine. A ne pas rater ! (C.L.)
Fausse note. Barretta, 15h30, 1h20. Relâche les lundis Tel. 07 60 43 67 86 ou 06 50 60 02 78.
Huis clos intense entre un chef d’orchestre et un admirateur-harceleur
P. Miller est un chef d’orchestre renommé, il ouvre la pièce en abaissant sa baguette après avoir calmé de sa main gauche le tremblement de son poignet droit. Un tonnerre d’applaudissements retentit, puis le noir. On le retrouve regagnant sa loge après un concert qu’il juge mauvais. Il est très vite rejoint par un admirateur qui réclame autographes et photographies, qui part puis revient plusieurs fois, trouvant chaque fois une nouvelle raison, une nouvelle excuse. Il se fait très pressant, trop pressant, à la limite du harcèlement. Qui est vraiment ce Monsieur Dinkel ? Que veut-il réellement à Monsieur Miller dont il semble connaître toute la vie ? Quel lourd secret cache-t-il dans sa valise usée ? Tout le mystère de la pièce est là !
C’est donc à un huis-clos intense, passionné et passionnant, qui tient le spectateur en haleine jusqu’à la fin, que l’on assiste. La fin est une chute qui étonne tout autant qu’elle apaise après l’importante tension ressentie tout du long. Le texte de Didier Caron est fort, le sujet est délicat et pourtant traité d’une manière puissante et originale, sans cliché.
Pierre Deny joue remarquablement un admirateur mystérieux et obstiné, qui nous amuse d’abord puis nous agace, qui nous touche enfin en même temps qu’il nous fait peur. Il incarne ce personnage avec une grande justesse. Pierre Azéma incarne à la perfection toutes les nuances de ce chef d’orchestre d’abord colérique et insatisfait, qui nous énerve, puis, montrant la palette de son talent, sait nous faire ressentir autant de dégoût que de pitié pour son personnage, tant il joue bien ce rôle.
Une histoire de souvenirs, de vengeance, une histoire d’hommes que leur passé tourmente. Une intrigue puissante, à découvrir. (S.T. Photo Fabienne Rappeneau)
Fluides. Au coin de la lune. 20h15, 1h20. Tél. 04 90 39 87 29. Comédie. Vu en 2018. Voir aussi « Le phénomène William »
Fushigi. Théâtre Improvidence (ex-théâtre des Vents), 10h30 et 14h, durée 1h, jusqu’au 25/07. Improvisation.
Improvisation… toujours unique
Comme le thème l’indique, il s’agit d’un spectacle d’improvisation dans l’esprit des films de Miyazaki. Parmi toute une troupe, 4 jeunes acteurs alternent pour ces spectacles bi-quotidiens.
Au début, les spectateurs sont amenés à choisir le thème de la séance. Puis, nous serons transportés dans un monde imaginaire par les mimes et les bruitages des acteurs. Leur qualité de jeu se traduit par une vraisemblance des déplacements et des situations, alors que la scène du théâtre est des plus réduites. Les grimaces et la gestuelle en disent plus que les rares paroles prononcées.
L’improvisation est une façon de jouer qui demande paradoxalement une importante préparation ! Ainsi, la complicité entre les interprètes se ressent. Ils connaissent bien les thèmes de l’écologie, les conflits armés et l’aviation chers au réalisateur japonais. Les rares incompréhensions feront sourire les spectateurs ; les non-initiés redécouvriront le monde imaginaire des contes de l’enfance.
Grâce au principe de ce genre théâtral, chaque représentation sera unique. (N.A. Photos Yann Loïc Ollivier)
Good Night. Théâtre L’Arrache-cœur, 16h50, 1h15. Relâche les 15, 22. Tél. 04 86 81 76 97, ou 06 83 45 57 71. Théâtre
Mystère dans la nuit
Dans le Off, la sélection d’une pièce se fait aussi à partir de la suggestion d’une connaissance. Les informations dont je disposais laissaient tout de même planer un mystère : Good Night va-t-il me plaire ? Les acteurs, Nouritza Emmanuelian et Romain Poli sont jeunes, je ne connais rien d’eux. « Pire », ce dernier est l’auteur de la pièce !!!…
Il ne faut pas longtemps pour prendre conscience que l’un et l’autre ont du coffre et une réelle présence sur le plateau. Ils peuvent vite changer de registre pour donner un bon rythme, grâce aussi à la mise en scène de Guillaume Mélanie.
Encore une question : que fait-on après l’entrée, par effraction, d’un homme chez une femme qui n’est pas une inconnue pour lui ? A partir de cette situation, Romain Poli construit une intrigue qui prend du corps tout au long de la pièce. En outre, il en profite pour y glisser des thèmes de réflexion sur les relations homme-femme, parents-enfants à l’âge adulte, au sein d’un couple… Les spectateurs rient, retiennent leur souffle ou semblent déjà en train de raisonner sur les sujets abordés. Et ceux-ci ne sont pas tous faciles.
L’ensemble est d’une belle cohérence. On se prend au jeu et se laisse volontiers entraîner sur le chemin qui nous est proposé. A votre tour de vous laisser tenter ; pensez à réserver ! (N.A. Photo Philippe Escalier)
Guerre, et si ça nous arrivait ? Présence Pasteur, 9h50, 35 minutes. Relâche les 8, 15, 22. Tél. 04 32 74 18 54, ou 09 66 97 18 54.
Tout est dans le titre
Trente cinq minutes d’une sobre intensité, sans pathos, mais comme une sidération, un vrai coup de poing dans notre douce quiétude. « Si, aujourd’hui, la France serait en guerre, que ferais-tu ? Toi, oui, toi, où irais-tu ». Le renversement complet de perspective (c’est moi, c’est toi, qui devons fuir, mais où… ?), avec un tutoiement immersif, bouscule tout notre univers. C’est derrière un écran de projection – figures aléatoires, formes mouvantes – que les deux comédiennes se parlent, nous parlent. La salle est dépouillée, totalement nue ; même pas une chaise, un simple tabouret pour les éventuels cheveux blancs. L’inconfort oblige à l’adhésion. (G.ad. Photos G.ad.)
Heureusement qu’on ne meurt pas d’amour. Théâtre du Girasole, 11h15, 1h. Relâche les 8, 15, 22. Tél. 04 90 82 74 42. Théâtre musical
Joli spectacle, de 6 instruments et 1 comédienne
Hier en déambulant, j’ai été attiré par un air familier : la Suite orchestrale de l’Arlésienne de Bizet. C’est en effet sur cette partition réorchestrée et sur la nouvelle de Daudet, que Sébastien Davis a bâti ce spectacle. On trouve sur scène six musiciens – flûtiste, hautboïste, clarinettiste, bassoniste, corniste et harpiste -. Ils ont tous une excellente technique et une grande finesse de jeu pour accompagner Anne Girouard, seule actrice.
Et là, surprise : pas d’accent provençal dans la voix ! Bien sûr, elle n’est pas née, ni ne vit, dans l’ancien comté. En deux minutes, je me suis dit qu’il valait mieux cela que d’avoir une caricature du fin fond d’une Bégude ou une Orane Demazis ! Car le sujet dépasse les frontières de nos provinces et il n’a pas pris une ride : les peines de cœur ! Je me suis réjoui de voir des adolescents et leurs parents dans la salle. Plusieurs sont au conservatoire et plus adeptes des réseaux sociaux que des lettres d’amour. Pourtant l’interprétation d’Anne Girouard pourra permettre de prolonger la pièce par des échanges familiaux. Elle nous plonge, avec justesse, dans l’atmosphère de la fin du XIXe s, encore un peu romantique.
C’est un spectacle qui m’a fait frissonner de plaisir et m’a même arraché une larme. En cette période de canicule et sécheresse, c’est fort ! (N.A.)
MIREILLE dit
Un régal artistique poétique et musical ! Dès la première minute on est captivé tant par la voix de la comédienne que par l”interprétation du quintet à vent et de la harpe. La mise ên scène de grande qualité dans un décor minimaliste est très émouvante. Un GRAND bravo à cet ensemble qui mérite votre visite.
MIREILLE dit
Un régal artistique poétique et musical ! Dès la première minute on est captivé tant par la voix de la comédienne que par l”interprétation du quintet à vent et de la harpe. Ma mise ên scène de grande qualité dans un décor minimaliste est très émouvante. Un GRAND bravo à cet ensemble qui mérite votre visite.
Classique dit
Merci pour votre coup de coeur.
Mais quel est le titre du spectacle, pour que nous puissions l’insérer dans la page “suggestions des festivaliers” ?