Un univers décalé et poétique
Voir tous nos articles
Au figuier Pourpre – Maison de la poésie. Du 7 au 30 juillet, 11h, durée 50 min. Relâche les 11, 18, 25 juillet. Marionnette-objet. Réservation 04 90 82 90 66
Un homme (Xavier Depoix), une femme (Adeline Dautreppe). Cette dernière interpelle :
« – Nasreddine pourquoi tu jettes du sel tous les matins ?
– C’est pour éloigner les tigres.
– Il n’y a pas de tigre ici.
– Ben tu vois, ça marche. »
Héros atypique, Nasreddine a fait étape à Avignon pour emmener les spectateurs dans son univers à première vue absurde. Sur son âne, il apparaît enturbanné, toujours prêt à agir à contre-courant, héros de brèves histoires puisées dans le patrimoine oral arabe. Ces contes ressemblent à des fables, et parfois à des farces, tant Nasreddine, garçon apparemment candide, se transforme en un espiègle bonhomme. Sous son air débonnaire, il déploie des trésors d’ingéniosité sur le chemin de la contestation de l’ordre établi, de l’injustice, de la stupidité. Pour exprimer ce voyage parsemé d’embûches et de surprises, la compagnie Viens Voir en Face a choisi la narration en alternance avec l’incarnation des personnages par des marionnettes dont le masque porté. Cette technique permet d’inviter sur scène quantité de créatures hybrides, morcelées possédant une expressivité surprenante. La démarche de la troupe qui plaide pour un théâtre ouvert, citoyen et partagé, est d’éviter de plagier l’esthétique orientale en intégrant dans son propre langage les marqueurs culturels de ces histoires (babouches, cérémonie du thé…). Empreinte de poésie, la balade avec Nasreddine est aussi un joli moment auquel le jeune public peut se joindre.
Sylvie
Laisser un commentaire