Une jeune pianiste géorgienne très promettteuse
Vendredi 14 octobre 2022, 19h, salle Galhuid, Gréasque (13)
Récital de Mariam Chitanava, piano
D. Scarlatti, sonates K11/L352 et K1/L366. L. Van Beethoven, sonate n° 17 « La Tempête ». F. Liszt, rapsodie espagnole. F. Schubert/Liszt, barcarolle. F. Schubert/Liszt, valse-caprice n° 6
C’était un récital pratiquement confidentiel, aimablement offert à la Ville de Gréasque, petite cité minière du bassin charbonnier des Bouches-du-Rhône, à l’occasion d’une visite à un ami, par cette jeune virtuose géorgienne de 22 ans, Mariam Chitanava.
Celle-ci avait déjà eu l’occasion de s’y produire en août 2019 dans un programme Mozart, Chopin, Debussy, Milhaud, Rachmaninov, Liszt et Tchaïkovski. Nous l’avions découverte à ce moment-là et pu apprécier toute l’étendue de son potentiel.
Une telle artiste, à Gréasque, comment était-ce possible ? Cet ami commun, passionné de la culture et de la langue russes, en lien avec une association d’amitié franco-russe et à l’occasion de voyages à Moscou, eut l’heur de faire la connaissance de Mariam et de sa famille et de tisser avec eux des liens d’amitié. Voilà comment arriva à Gréasque une pianiste de talent.
Sa venue de 2019 lui permit aussi de se produire à Aix-en-Provence et Arromanches (Calvados). Des projets naissaient, mais l’épidémie de Covid ne permit pas leur réalisation. C’est donc avec plaisir qu’à nouveau nous pûmes l’entendre ce 14 octobre.
Mariam est une jeune fille discrète, un peu timide et réservée devant son public, mais quelle énergie lorsqu’elle est devant son piano ! Son maintien, cependant, est posé, sans agitation excessive. Un bon demi-queue Yamaha, à la sonorité et à la puissance adaptées à la salle qui nous accueillait, lui a permis de s’exprimer pleinement. Les partitions, jouées par cœur, sont maîtrisées, le jeu est expressif, engagé, passionné, nuancé, la musique est vécue de l’intérieur, la virtuosité est au rendez-vous.
C’est à l’âge de 8 ans que Mariam a débuté, à l’Ecole Oborin à Moscou, avec pour professeur Olga Alexandrovna Philatova. A partir de 2013, elle a poursuivi sa formation à l’Ecole Centrale de Musique de Moscou avec Farida Nourisadé, avant d’intégrer en 2017 le Conservatoire Tchaïkovski, avec pour professeur Elena Richter, qui eut notamment pour élèves Brigitte Engerer et Radu Lupu, et en a formé une trentaine, lauréats de divers concours internationaux. C’est dire si Mariam, qui en est sortie diplômée en cette année 2022, et que ses différents professeurs ont toujours considérée comme une élève très douée et exceptionnelle, a été à bonne école.
Mariam Chitanava achève actuellement ses études à Madrid où elle prépare un master à l’Ecole Supérieure de Musique Reine-Sophie, école d’excellence où elle a été admise en mars 2022, et qui a vu, entre autres, parmi ses élèves, le pianiste russe Arcadi Volodos. Elle devrait obtenir son diplôme l’année prochaine 2023.
Mariam ne s’est pas encore présentée à des concours internationaux majeurs. Ses années de jeunesse lui ont permis cependant d’obtenir :
– en 2008, à l’âge de 9 ans, le 1er Prix Assoluto du concours international de piano Camillo Togni à Brescia (Italie) et le Grand Prix du concours de piano pour enfants Lev Vlasenko à Moscou,
– en 2011, à l’âge de 12 ans, le 1er Prix du concours international Alexandre Scriabine à Paris (conservatoire russe de musique, fondé en 1997),
– en 2012, à l’âge de 13 ans, le 1er Prix du concours international Nikolai Rubinstein à Bagnolet (conservatoire slave de musique, fondé en 1991).
– en 2018, à l’âge de 17 ans, le 1er Prix du concours international de piano des jeunes virtuoses de Zagreb (Croatie).
Elle a commencé ses premiers concerts à l’âge de 16 ans à Hanovre et Rheingau en Allemagne, à 17 ans à Zagreb et à Versailles.
Il semble aujourd’hui que Mariam veuille se tourner vers l’enseignement, activité à laquelle elle a déjà goûté dès 2018 auprès des enfants de l’école Oborin.
Nous espérons toutefois que cette activité ne l’écartera pas totalement des salles de concert et que nous aurons le plaisir de l’y entendre encore, considérant son potentiel, et de la voir prendre sa place, comme l’on dit, parmi les meilleurs de sa génération, niveau auquel elle devrait pouvoir s’intégrer.
B.D.
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