Mardi 23 avril, 19h, Conservatoire Grand Avignon, amphithéâtre Mozart
Debussy « Pagodes » extrait des Estampes
Beethoven Sonate opus 81a « Les Adieux ». Das Lebewohl (L’Adieu) Adagio-Allegro. Abwesenheit (L’Absence) Andante espressivo. Das Wiedersehen (Le Retour) Vivacissimamente
Chopin Etude opus 10 no 12
Rachmaninov Prélude opus 23 no 4
Ligeti « Fanfares » Etude pour piano no 4
J.S. Bach Toccata en mi mineur BWV 914. Introduction – Un poco Allegro – Adagio – Fuga Allegro
Liszt Etude d’exécution transcendante no 4 en fa mineur
Liszt « Les jeux d’eaux à la Villa d’Este » Extrait des Années de Pèlerinage
Si jeune, si menue, si visiblement émue !
C’était, pour cette toute jeune artiste, l’épreuve redoutable du premier concert public. Préparant son diplôme de bachelor, Lise Khatib a ainsi reçu, de trois « parrains » penchés sur sa première scène – Raymond Duffaut, Pierre Guiral, Jérôme Chrétien -, un très beau cadeau. Cadeau pour le public également qui, tardivement averti pourtant, n’a pas regretté sa soirée.
De Bagnols-sur-Cèze, où elle a commencé le piano à 7 ans, jusqu’à la Haute École de Musique de Lausanne (HEMU) où elle se perfectionne actuellement dans la classe de Pascal Godart, en passant par le Conservatoire d’Avignon puis celui de Paris, et à travers plusieurs autres formations, la jeune pianiste Lise Khatib a su montrer des talents divers, en musicologie, en accompagnement de mélodie et lieder, en musique de chambre et orgue. C’est justement le CRR d’Avignon qui l’a chaleureusement accueillie ce soir, en la personne de son directeur Jérôme Chrétien, l’acoustique de l’amphithéâtre Mozart se prêtant bien à ce type de récital.
Entrée en scène timide, respiration courte, que celui qui n’a jamais eu le trac lui jette la première note ! La pianiste se concentre longuement avant chaque morceau…, puis pose délicatement le bout des doigts sur le clavier. Et l’on oublie tout. Tout au long du récital, elle aborde tous les styles (quatre époques différentes lui sont imposées dans son cursus) avec une maestria digne des plus aguerris, jouant des tempi, des touchers, des couleurs… Un Chopin un peu impétueux peut-être, mais un Ligeti véloce, un Liszt aérien, et Beethoven et Bach empreints de profondeur et de grâce, dans un jeu plein de sensibilité et d’une vigueur inattendue. On aura plaisir à suivre la carrière de cette artiste talentueuse, peut-être dans la proche région d’Avignon en 2020, future soliste dans le 17e Concerto de Mozart sous la baguette de Gaël Florens, chef de l’orchestre amateur Artemuz, ou ailleurs… (G.ad. Photos G.ad.)