Avec Philippe Caubère, ex-cep-tion-nel : un moment d’anthologie
Condition des soies. Du 6 au 25 juillet, 19h15, 1h35.
Réservations 04 90 22 48 43
Jours pairs : Installation, La diligence à Beaucaire, Le secret de Maître Cornille, La chèvre de M. Seguin, L’Arlésienne, La légende de l’homme à la cervelle d’or, Le curé de Cucugnan, Le poète Mistral
Jours impairs : La mule du Pape, Les deux auberges, Les trois messes basses, L’élixir du révérend père Gaucher, Nostalgie de casernes
« Pfff… Qu’est-ce qu’elle est longue cette phrase ! » Qui d’autre que Philippe Caubère peut se permettre d’avoir des trous de mémoire sur scène ? D’abord, qu’on se le dise : lorsqu’on va voir Philippe Caubère, même pour les Lettres de mon moulin, la Danse du diable n’est jamais loin. Maman est là, dans les gradins, pour souffler (d’une voix de stentor). On interpelle le spectateur, dès l’entrée en salle : « Pitié ! N’écrivez pas de sms pendant le spectacle ! » Et puis, il faut le dire aussi, on pardonne tout à Philippe Caubère. Qui d’autre que lui est capable de jouer une chèvre, un boulanger de Beaucaire, un genêt d’or, un démon de l’enfer, un hibou ou Mistral lui-même ? A quatre pattes, langue sortie, ou debout rugissant, yeux exorbités, ou encore plaqué au mur, terrorisé. Le comédien est comme l’ogre du chat botté : à même de se transformer en tout et n’importe quoi. Et de faire apparaître les mirages. « Je vois un troupeau de taureaux, » assure-t-il. Et tout le public le voit avec lui, dans un nuage de poussière, là, dans la salle voûtée de la Condition des Soies. Caubère fait sentir la Provence, la fait entendre, aussi. Les accents se bousculent dans sa bouche. Jusqu’à s’emmêler parfois, et le comédien de recommencer, avec la bonne « voix », cette fois, sous les explosions de rires du public. Un vrai moment d’anthologie théâtrale, à nulle autre pareil.
Sonia. Photo Michèle Laurent
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Et notre présélection, évidemment subjective
Un peu de légèreté, avec notre jeu-concours culturel de l’été
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