Les Vivants. Corps-Saints 2021

Le Bataclan fait voler en éclats la vie d’un jeune couple : reconstruction, résilience, hymne à l’amour

Théâtre des Corps saints. Du 7 au 31 juillet, 21h, 1h15. Relâche les 12, 19 et 26 juillet

Réservations au 04 90 16 07 50

Ce récit autobiographique de Fanny Chasseloup est d’abord une histoire d’amour entre Léo et Mousse ; ils ont 30 ans, ils sont fans de musique, ils sont insouciants et aiment la vie. Mais le 13 novembre 2015 leur vie bascule, ils sont au Bataclan, au concert des Eagles Of Death Metal, et seront pris dans cet horrible attentat. Elle est en vie, lui est blessé, dans le coma.

C’est avec pudeur, tout en douceur et sensibilité, sans jamais tomber dans la sensiblerie, que Jean-Philippe Daguerre met en scène cette histoire. Des moments d’émotion intense, qui bouleversent, il y en aura mais aussi des moments plus légers avec même de l’humour, comme il sait si bien le faire dans ses pièces, nous faisant passer d’une émotion à l’autre.

Dès le début, on est plongé au cœur de la complicité de ce couple, de leur joie de vivre ; on partage ce bonheur avec eux et cela n’en rendra que plus intenses les émotions qui suivront. Benjamin Brenière est un Léo lumineux qui nous enchante par ses musiques (l’acteur également compositeur). Sa présence sera forte de sens, derrière un rideau, sur son lit avec masque à oxygène après le drame. Julie Cavanna incarne à la perfection et avec une grande justesse Mousse, dans toute sa force et toute sa faiblesse ; on la suit sur le difficile chemin de la reconstruction, après le traumatisme, on partage ses combats, ses colères, son incompréhension, sa douleur, mais aussi son envie de vivre. Son traumatisme s’incarne d’une manière très déstabilisante sous la forme d’un Mister T très collant, trop affectueux, totalement décalé et qui vient apporter une touche d’humour. C’est Alexandre Bonstein qui le campe avec subtilité, une souplesse très féline et beaucoup de facéties. Il contraste avec le psy très froid, vissé sur sa chaise presque hors scène, incarné par Hervé Haine.

Une belle histoire de reconstruction, un puissant message de résilience, un hymne à la vie et à l’amour rempli de poésie et de sensibilité, qui nous fait nous sentir vivants !

Sandrine