Coup de chapeau !
Théâtre Artéphile, Avignon (15 octobre 2016)
Gershwin & co
Les Solistes d’Avignon : Cordelia Palm et Sophie Saint-Blancat, violons ; Fabrice Durand, alto ; Emmanuel Lécureuil, violoncelle ;
Aliénor Girard-Guigas, harpe.
Ne pouvant tout couvrir nous-mêmes, nous faisons parfois appel à d’autres mélomanes, chroniqueurs occasionnels…
Le concert présenté ce samedi soir au théâtre Artéphile, au cœur du vieil Avignon, par la formation élargie en sextuor des « Solistes d’Avignon », mérite à coup sur quelques solides coups de chapeau.
Coup de chapeau à la mise en scène sobre et élégante, évoquant en quelques touches rouges et noires l’atmosphère festive des années 20, avec électrophone, boas et queues de pie …
Coup de chapeau au programme « Gershwin & co » dédié à l’Amérique de Broadway, réunissant les titres-phares des œuvres de Gershwin et Bernstein – dont les extraits de l’intemporelle histoire de Roméo et Juliette, transposée dans West side story -, émaillé des mélodies qui ont fait l’histoire de la comédie musicale : Hello Dolly, My fair Lady …
Coup de chapeau aux six musiciens aux silhouettes androgynes sommées de six chapeaux melons, jeune formation complice et dynamique où se répondent le chant raffiné du quatuor à cordes des Solistes d’Avignon – Cordelia Palm et Sophie Saint-Blancat, violons, Fabrice Durand, alto, et Emmanuel Lécureuil, violoncelle, tous membres voire chefs de pupitres de l’Orchestre régional Avignon-Provence -, et les arpèges, accords et glissandi envoûtants de la harpe d’Aliénor Girard-Guigas – elle aussi membre de l’Orap en tant que supplémentaire -, pour un dialogue hors du temps.
Coup de chapeau à la chanteuse soprano Valeria Florencio, dont le timbre à la fois lyrique et souple, la large tessiture, la présence scénique indéniable faisaient revivre les chatoyantes soirées new-yorkaises.
Coup de chapeau à l’altiste et musicologue Fabrice Durand dont le verbe fluide accompagnait l’exceptionnelle culture dans sa présentation des morceaux joués.
Coup de chapeau aux spectateurs conquis, scandant spontanément avec enthousiasme le bis final.
Coup de chapeau enfin aux artisans du cadre intimiste et chaleureux mis à disposition des artistes par le charmant théâtre récemment rénové par Anne et Alexandre Mange, couple humaniste, l’ayant fort judicieusement nommé Artephile.
Devant le succès de la soirée, une autre soirée sera proposée avec le même programme dans quelques semaines, en décembre… (Un spectateur « décoiffé »…)