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Théâtre des Corps saints, 13h45, durée : 1h20. Du 7 au 29 juillet, relâche les 10, 17 et 24 juillet. Réservations au 04 84 51 25 75
Des étoiles… jaunes, plein les yeux et plein le coeur
Cette pièce est une véritable pépite qui vous met des étoiles plein les yeux et plein le cœur. Même si ces étoiles sont, à l’origine, les étoiles jaunes que les juifs ont dû porter pendant la seconde guerre mondiale. C’est dans la boutique qui a remporté le marché pour vendre ce tissu jaune, lors de l’inventaire, que la magnifique scénographie nous plonge dès le début. Nous vivons véritablement l’histoire avec eux, comme si nous étions l’un des employés de cette boutique et c’est sans doute ce qui va nous troubler au plus profond de nous-mêmes.
L’écriture d’Anthony Michineau est magnifique ; elle sait nous surprendre et nous étonner. Elle nous emmène sans cesse vers l’inattendu. Nous allons de rebondissements en rebondissements, tous plus surprenants les uns que les autres, au point que l’on en sursaute même vraiment, tant la dramaturgie est bien construite. La mise en scène si pertinente de Julien Alluguette sait venir nous chercher et nous déstabiliser, complètement.
Mais impossible de résumer la pièce sans trop en dévoiler, il faut la voir !
Ce qui rend aussi cette pièce remarquable, c’est le jeu si fin et subtil de tous les comédiens. Au départ, ils nous divertissent ; les querelles familiales et le caractère bien trempé de chacun, si bien rendu, nous font beaucoup rire, dans l’apparente légèreté d’une famille ordinaire. Puis très vite tout se tend, le contexte historique fait irruption dans cet atelier sous les traits de Marcel, superbement interprété par Nicolas Martinez, ouvertement collaborateur. Il nous fait rire aussi, au début, mais d’un rire… jaune, si l’on peut oser cette image. Nous allons passer au cours de la pièce par toute la palette des sentiments, avec une très grande intensité au fil des événements : joie, inquiétude, angoisse, espoir, désespoir…
Cette pièce est véritablement un bijou d’humanité, dans toute sa splendeur. Elle montre des hommes aux prises avec l’Histoire, dans toute leur complexité, mais aussi dans leur plus sensible humanité. On en sort totalement retournés.
Sandrine. Photo Florian Clément
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