Belle et douce parenthèse signée Duras
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Théâtre du Balcon, 18h00. Durée 1h15. Du 7 au 30 juillet, relâches les 12, 19, 26 juillet. Réservations au 04 90 85 00 80
Marguerite Duras a écrit ce texte d’après le récit bouleversant que lui a fait un jeune homme de cette histoire vraie. À Paris, la nuit, un homme compose des numéros de téléphone non attribués dans l’objectif de sortir de sa solitude et d’entendre enfin une voix : ce sera celle d’une femme dont il va tomber éperdument amoureux sans jamais la voir.
La mise en scène voulue par Frédéric Fage est douce, calme, feutrée. Nous passons d’un personnage à l’autre avec une grande délicatesse. On se retrouve comme dans un rêve, cette nébulosité est superbement rendue par la lumière tamisée qui éclaire le plateau, mais aussi par ces voiles blancs tendus sur lesquels des projections sont faites parfois. L’homme est là, au centre du plateau, son téléphone orange toujours à proximité, on le voit, on le suit. Tandis que la femme, on la distingue à peine, elle est cachée par sa grande capeline noire ou par ces voiles blancs qui se font parfois transparents pour dévoiler en ombre sa silhouette.
Nous sommes envahis tout du long par des émotions subtiles, par une douce poésie que la musique vient encore renforcer. L’amour, le désir, la sensualité sont là, bien présents, mais avec une grande finesse qui touche au cœur. Cette impossible rencontre, son mystère volontairement entretenu sont également très bien rendus par les temps de silences si délicats.
Ce spectacle est une belle et douce parenthèse grâce à sa sublime esthétique. On entre, grâce à la mise en scène, dans un monde d’une grande douceur où l’amour prend toute sa place, un amour délicat et à distance. Les mots de Duras sont envoûtants et résonnent magnifiquement dans ce bel écrin que leur crée Frédéric Fage.
Sandrine
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