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Chorégies 2023 (site officiel), théâtre antique d’Orange, vendredi 7 juillet 2023, 21h30, durée 1h30. Ciné-concert.
Le mécano de la Générale. The General, de Buster Keaton et Cyde Bruckman (USA, 1926) Filmphilharmonic Edition Film réalisé avec l’aimable autorisation de Park Circus Limited
Musique reproduite avec l’aimable autorisation de Carl Davis / Faber Music Ltd
Orchestre National Avignon-Provence, direction Debora Waldman
Mieux qu’il y a un siècle !
Depuis quelques années, les chorégies d’Orange nous proposent des projections de films muets, ou musicaux, accompagnés d’un orchestre symphonique. La formule est déjà plaisante dans un cinéma classique avec un piano ou un petit ensemble de chambre. A fortiori quand on se trouve dans le théâtre antique avec un orchestre complet, cela prend une tout autre dimension !
Ce soir, après un cycle consacré à Charlie Chaplin dans les années antérieures, c’est un film de Buster Keaton qui est à l’affiche : The General, titre plus précis dans sa version francisée : Le mécano de la Générale. Se déroulant pendant la guerre de Sécession, l’action tourne autour d’une locomotive et de son mécanicien. Il y a une romance entre ce sudiste et une jeune fille de la bonne société. Ils se trouveront entraînés, à leurs dépens, dans un jeu d’espionnage riche en rebondissements.
Ce film était aussi inconnu de plusieurs de mes voisins. Buster Keaton, acteur, scénariste, réalisateur et même producteur (!) semble ne pas avoir la même aura que Charlie Chaplin. A l’issue de la représentation, nous pouvons confirmer que ce n’est qu’injustice… The General fut le plus gros budget du cinéma muet. Il y a peu de trucages, des figurants innombrables et des scènes mémorables. Certes, les sentiments sont par trop manichéens et datés. Pour autant, certains gags fonctionnent encore bien un siècle plus tard. Les nombreux enfants présents sur les pierres millénaires ont été captivés, bien loin de leurs si petits écrans.
L’aspect musical est primordial dans ces soirées. Pour cela, Debora Waldman, la directrice musicale de l’Orchestre National Avignon-Provence, dispose d’un écran juste au-dessus de sa partition. Ainsi, sa direction colle au mieux avec les images. Un coup de timbale pour une chute, les cuivres pour une charge de cavalerie et même un banjo pour l’esprit du sud des USA : nous sommes dans l’action ! Il est vraiment appréciable de distinguer les anches des cordes selon la scène à mettre en valeur. Les instrumentistes, très professionnels, ont des mines amusées qui mettent dans une ambiance festive. Soulignons – toute malice exclue – l’arrivée sautillante de l’élégante super-soliste Cordelia Palm, 1er violon, suivie de sa cheffe dans une course que seule l’immensité du théâtre autorise.
Alors, pourquoi a-t-il fallu qu’un petit orage arrête la projection et surtout le jeu des musiciens ?
Après les premières gouttes, ils avaient vite repris leur place : ouf ! Mais lors de la seconde averse, plus prononcée, tous ont fermé définitivement leur étuis. Il ne restait que quelques secondes de projection, cette belle soirée n’aura pas de « The End » !
N.A. Photo Alexis Labat
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