Une relecture moderne et originale de la pièce de Molière même si…
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Théâtre du Chêne noir, 15h00, durée : 1h20. Du 5 au 26 juillet, relâche les 8, 15 et 22 juillet. Réservations au 04 90 86 74 87
Tigran Mekhitarian aime adapter les pièces de Molière en montrant leur modernité et en faisant appel pour cela en particulier à des musiques contemporaines. C’est à nouveau le choix qu’il fait pour ce Malade imaginaire. Les mots de Molière sont là et ils sonnent juste. Le décor est quant à lui résolument moderne ; nous sommes, au début, dans une salle de bain actuelle avec de nombreux médicaments dont nous pouvons reconnaître les boîtes pour certains. Argan se trouve sur ses toilettes, il prendra un bain ensuite. Ce décor se transformera pour devenir table ou lit de manière rapide et originale.
Le début est quelque peu déstabilisant ! Une chanteuse s’accompagne d’une guitare, ses chansons sont modernes, mais on ne voit pas bien le lien avec la pièce, elles parlent plutôt du monde qui va mal en général. Des hommes vêtus de noir et cagoulés entrent puis s’installent. On comprendra par la suite qu’ils représentent des médecins, mais comme des trafiquants qui ne pensent qu’à donner des produits à leurs patients et à faire de l’argent. Ils nous font entrer dans un monde urbain, subversif et contemporain. Argan semble être victime d’une addiction aux médicaments.
Quelques éléments nous ont carrément déplu : les mots et les gestes vulgaires, comme si l’on ne pouvait pas faire moderne sans tomber dans la vulgarité ou la cigarette sur scène. Pour le reste, cette version nous a beaucoup plu car elle sait rendre de manière vraiment originale toute la satire de la médecine voulue par Molière, toute la réflexion aussi sur les relations humaines et la place des femmes. Les moments de rap sont vraiment bien intégrés et trouvent toute leur place dans la pièce.
Les comédiens incarnent avec beaucoup de talent les personnages de Molière. Tigran Mekhitarian en particulier est un Argan tel qu’on l’imagine.
Une version résolument moderne de la pièce de Molière, avec une satire acerbe. Elle saura séduire petits et grands.
Sandrine. Photo Laura Bousque
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