Une belle fresque historique, un souffle épique majestueux, une troupe d’une grande qualité
Théâtre des Halles, 21h30, 1h50. Du 7 au 30 juillet. Relâche les 13, 20, 27
Réservations au 04 32 76 24 51
Librement inspirée de la vie de Lawrence d’Arabie, cette pièce d’Éric Bouvron et Benjamin Penamaria nous fait vivre sur scène une impressionnante et brillante épopée à travers le désert et les plaines de la péninsule arabique. Et pour nous faire voyager de la sorte, nul décor tonitruant, juste des tapis, quelques cantines de métal et des costumes ; et pourtant on part loin, très loin. Éric Bouvron a ce génie de la mise en scène qui emporte le public dans son univers. L’atmosphère est immédiatement créée par la musique, que ce soit la voix cristalline et envoûtante de Cécilia Meltzer ou le violon de Raphaël Maillet ou encore l’accordéon et tous les autres instruments de Julien Gonzales. Mais les jeux de lumière servent eux aussi à nous transporter, tantôt orangés pour représenter la chaleur lourde et étouffante du désert, tantôt bleutées pour les nuits froides.
Ils sont huit sur scène et ils vont interpréter tour à tour de multiples rôles avec brio, que ce soient les gardes anglais, les chefs de tribus arabes, mais aussi des rôles de femmes (dont la mère de Lawrence) et ce de manière plus déstabilisante car, comme aux origines du théâtre, ils ne sont que des hommes à jouer tous ces rôles. L’un jouera même un irrésistible chameau qui déclenchera l’hilarité. Les tableaux se succèdent avec une grande vivacité et l’on passe du désert à Londres ou au Caire en quelques secondes, par des déplacements d’accessoires, des changements de costumes et une atmosphère sonore et lumineuse différente. On est ébloui et impressionné mais aussi on rit beaucoup. Le personnage de Dahoum, le jeune ami algérien de Lawrence, magnifiquement interprété par Slimane Kacioui, nous amuse ainsi beaucoup par sa naïveté. Lawrence est, lui, incarné à merveille par Kévin Garnichat. Il sait être ce jeune homme du début, puis cet officier qui s’investit corps et âme pour sa mission et qui n’accepte pas les compromissions et enfin cet homme rongé de remords car il a été obligé de trahir ceux qui lui faisaient confiance.
Une grande et belle fresque historique, animée d’un souffle épique majestueux, soutenue par une troupe d’une grande qualité, que ce soient acteurs ou musiciens, dirigés de main de maître par un Éric Bouvron qui, avec presque rien, nous emmène véritablement avec lui sur les traces de Lawrence d’Arabie.
Sandrine. Photo A.Vinot
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Et notre présélection, évidemment subjective
Un peu de légèreté, avec notre jeu-concours culturel de l’été
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