Au cœur de la Provence de Daudet et de sa tragédie
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Théâtre du Chêne noir, 12h00. Durée 1h. Du 7 au 30 juillet, relâches les 11, 18, 25 juillet. Réservations au 04 90 86 74 87
Daniel Mesguich nous fait partager une vibrante et brillante lecture de la pièce de Daudet l’Arlésienne après nous avoir invité, dans un prologue enregistré, à rencontrer des « audres » : un néologisme qui désignent des spectres auditifs ; si « spectres » est formé sur « spectare », « audres » est, lui, formé sur « audire » ; il suffisait d’y penser ! Et c’est une belle rencontre de ces audres que nous allons faire grâce à cette lecture. Est-il utile de présenter l’Arlésienne, cette si célèbre histoire d’un jeune homme qui meurt d’amour, qui se suicide car celle qu’il aime, l’Arlésienne, est partie avec un autre ?
De sa voix envoûtante, Daniel Mesguich lit tous les personnages, passant avec une grande agilité d’une voix à l’autre, changeant d’accent, de tonalité de voix, modifiant ses inflexions mais jouant aussi des mimiques. Il sait faire vivre vraiment tous les personnages et nous plonger au cœur de cette Provence de Daudet et de cette tragédie. Il lit tout, jusqu’aux didascalies, jusqu’à l’annonce des changements de tableaux, de scène et la liste des personnages présents.
Il est seul, derrière son micro, texte en main, mais avec de superbes aquarelles projetées en fond de scène, ce qui nous permet aussi d’être dans cette histoire. Elles changent d’un tableau à l’autre, mais évoluent aussi au cours de la narration, se parant de couleurs, se resserrant sur une partie du domaine, montrant les pétales qui s’envolent ou ces terribles escaliers.
Une lecture vraiment habitée qui nous fait vivre ce si beau texte de Daudet. Une voix qui sait nous charmer tout autant que nous terrifier. Une très belle performance d’acteur.
Sandrine
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