Oiseaux baroques
Vendredi 15 mars (20h19), samedi 16 mars (11h), La Courroie, Entraigues-sur-la-Sorgue (84). Samedi 16 mars 2019, 21h, chapelle baroque du Conservatoire d’Apt et des pays du Luberon
Hugo Reyne, flageolet, flûte, serinette, appeaux… Saskia Salembier, violon et chant. Mathieu Camilleri, violon. Jérôme Vidaller, violoncelle. Yannick Varlet, clavecin
Les oiseaux ont pris dans leurs roucoulements, gazouillis ou sifflements, un public plus nombreux encore qu’on ne l’attendait. Le premier concert de La Simphonie du Marais en ce week-end provençal – à La Courroie, à Entraigues-sur-la-Sorgue – a dû être doublé le lendemain matin, avant le départ du groupe vers Apt, où le même programme allait recueillir même succès en soirée, dans la chapelle baroque du conservatoire d’Apt et Pays du Luberon. Devant l’afflux des demandes, les hôtesses, Chantal de Corbiac et Alice Piérot (1er violon au Concert Spirituel d’Hervé Niquet), et les artistes, ont monté dans les derniers jours une deuxième séance, qui a fait elle aussi salle pleine, dans cette ancienne friche industrielle qui depuis une quinzaine d’années, par le simple bouche-à-oreille – et la qualité – s’impose comme un lieu essentiel de la musique de chambre en pays d’Avignon.
C’était en amont de leur Festival de printemps, que les Musicales du Luberon, qui fêtent cette année leurs 30 ans et qu’on ne présente plus, proposaient en co-réalisation ce programme original, léger, ludique, familial, qui a séduit même les spectateurs les plus jeunes (au berceau !). Des oiseaux comme s’il en volait autour de soi… Avec trilles, arpèges, gazouillis, pépiements et roucoulades…
Le chant des oiseaux, multiple, souvent virtuose, a inspiré, fasciné, nombre de compositeurs de toutes époques, jusqu’à Mozart et son Papageno, ou plus près de nous l’Avignonnais Messiaen. Mais ce sont peut-être les compositeurs baroques qui en ont saisi toute la finesse, toute la palette : Couperin, Haendel, Rameau, Telemann ou Vivaldi. Pour leur donner voix et présence, les artistes de la Simphonie du Marais ont offert leurs violons, violoncelle, flûte, clavecin, serinette, et voix, autour d’un conteur, Hugo Reyne, qui évoque rossignol, coucou, chardonneret, à travers sonates, concertos, cantates et airs d’opéras. Un vrai festival de volatiles, léger, plein de fantaisie, facétieux, interactif parfois : nous nous sommes surpris à reprendre en canon, à siffler pour certains, une chanson d’enfance…
Un concert charmant pour rendre plus léger encore l’air d’un printemps qui éclot. (G.ad. Photos G,ad.)