Voir aussi tous nos articles sur le Festival Off 2023
Théâtre des Vents, 11h20, durée 1h, 7-29 juillet 2023, relâche les 9, 16, 23 juillet.
Sylvie Germain affirme avoir trouvé « son » interprète
Un plateau nu, passant de l’obscurité à la pénombre, parfois un jaillissement lumineux. Une femme passe. Apparemment insignifiante et seule, pourtant porteuse de la présence invisible des milliards d’êtres humains, dans leur singularité propre. Claire Ruppi, metteure en scène et interprète, est magistrale dans sa sobre simplicité ; la banalité touchante d’une inconnue claudicante, qui traverse le temps en traversant l’espace. Trop grande, gauche, inadaptée, enveloppée dans un imperméable intemporel, elle représente l’humanité en chacun de ses individus, anonyme et essentiel. Elle passe, comme si elle était la trace de chacun, passeuse de mots et de destins. Dans toute la force de sa présence elle est lourdement chargée des malheurs de ses frères humains, mais, en les portant, elle les en délivre et les illumine.
La comédienne habite avec intensité son personnage, ombre parmi les ombres, et fait corps avec la belle langue de Sylvie Germain ; le texte fort, sobre, cisèle avec une élégante précision une réalité mouvante. L’auteure elle-même affirme avoir trouvé en Claire Ruppi « son » interprète.
C’est la compagnie avignonnaise Un peu de poésie, en résidence permanente au théâtre des Vents, théâtre permanent d’Avignon, qui a repris ce succès du Off 2009 suivi d’une tournée largement couronnée de succès. On ne peut que l’en féliciter.
Geneviève, texte et photo
Laisser un commentaire