Voir aussi tous nos articles sur le Festival Off 2023
Théâtre du Girasole, 12h00, durée : 1h30. Du 7 au 29 juillet, relâche les 10, 17 et 24 juillet. Réservations au 04 90 82 74 42
Justement si, ce sont des femmes…
La guerre n’a pas un visage de femme, vraiment ? Cette affirmation sera contredite tout au long de cette pièce, adaptation, signée Marion Bierry, du livre de Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature en 2015. En effet, ce ne sont que des femmes que nous allons voir sur scène, des femmes qui ont fait la guerre, qui se sont engagées volontaires pour combattre les nazis, elles, encore toutes jeunes mais qui ne pensaient qu’à défendre leur patrie : l’URSS de Staline.
C’est à partir des récits véritables que l’auteure a écrit son livre, ne gardant que cinq femmes comme représentantes de toutes celles qu’elle a entendues, chacune aura un rôle très différent : tireuse d’élite, sapeuse-mineure, femme médecin, tankiste, pilote d’avion. Et ces cinq femmes vont partager avec nous tout ce qu’elles ont vécu, ce qu’elle ont subi, aussi bien la méfiance et le rejet des hommes, la difficulté des combats, les souffrances, la faim, le froid, leur réaction au moment de tuer, leur peur d’être tuées, l’horreur de la découverte des camps, la rejet de la société à leur retour, mais aussi l’amour qui naît malgré tout dans les moments les plus terribles.
La mise en scène laisse toute la place à la parole de ces femmes, très peu de décor : une table et cinq chaises, qui sont bougées afin de créer des moments différents. On alterne les moments choraux où chacune répond à l’autre, et les moments seule où c’est l’histoire plus intime de l’une ou l’autre qui est racontée. Les mots sont puissants, les actrices incarnent avec force, nuance et subtilité ces jeunes filles confrontées au pire, mais pleines d’une conviction à toute épreuve.
Un bel hommage rendu au courage et à la force de ces femmes qui n’ont jamais été reconnues. Des mots forts qui résonnent tout particulièrement dans ce contexte de guerre en Ukraine.
Sandrine. Stéphane Parphot
Laisser un commentaire