Un conte élégant et délicat
Auditorium départemental Jean Moulin, Le Thor (84). Dimanche 9 janvier 2022, 16h, durée 1h15. Séances scolaires : jeudi 6 janvier 2022, 9h45 & 14h15
Ballet Opéra Grand Avignon
Ballet d’après un conte de Charles Perrault. Musique de Tchaïkovski. Livret : Marius Petipa. Chorégraphe : Eric Belaud. Décors : Emmanuelle Favre. Costumes : Danielle Barraud
Aurore : Béryl de Saint Sauveur. Le Prince Désiré : Anthony Beignard. Carabosse : Sylvain Bouvier. La Fée Lilas : Anne-Sophie Boutant. Le Jardinier & Gardien du château : Laurent Dallias
La salle de l’auditorium départemental était quasiment pleine pour ce spectacle dominical, après deux représentations scolaires aussi appréciées. Beaucoup d’enfants dans la séance publique, à partir de 6 ans comme le mentionnait le programme. Heureusement, pas de limite d’âge supérieure !
Au moment où le Ballet de l’Opéra Grand Avignon s’apprête à vivre une nouvelle page de son histoire, avec l’arrivée d’Emilio Calcagno comme nouveau directeur de la danse depuis le 1er septembre 2021, on a toujours plaisir à voir ou revoir aussi les productions anciennes du Ballet, portant la signature « néoclassique » de son chorégraphe aujourd’hui retraité Éric Belaud. Lumineuses, colorées, élégantes, esthétiquement soignées, délicates, aériennes.
La Belle au bois dormant est un classique entre les classiques, « le ballet des ballets », d’après Rudolf Noureev. Depuis 1890, où fut créée au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg cette œuvre conjuguée du chorégraphe Marius Petipa et le compositeur Piotr Ilitch Tchaïkovski, inspirée de Charles Perrault et des Frères Grimm.
Et pour nous, ce début janvier 2022 est une semaine faste, avec pas moins de 4 contes : onirique avec Le Voyage dans la lune à Marseille, écologique avec Ondin et la petite sirène à Vedène, contemporain avec Le Lac des cygnes à Carpentras, classique avec cette Belle au bois dormant au Thor.
Cette production de 2003 coule une éternelle jeunesse, et l’on ose croire que les 12 danseurs ont eu plaisir à la reprendre. La narration se déroule avec la fluidité des pas, et l’on suit la belle Aurore, depuis son berceau jusqu’à son éveil à l’amour.
Chacun des épisodes est couronné en final d’un tableau minutieusement composé pour sublimer l’harmonie de la pelette de costumes signés Danielle Barrault, et soulignée par les éclairages qui se font douce caresse. A travers la précision ciselée de chaque rôle, l’ensemble est toujours très homogène même si chacun habite son jeu de façon très personnelle.
Anne-Sophie Boutant apporte à la Fée Lilas sa fantaisie généreuse. Anthony Beignard, en prince charmant, partage son sourire d’éternel jeune premier, qui s’est déjà illustré en Peter Pan.
Sylvain Bouvier était tellement « vrai », à défaut d’être réaliste, dans son rôle de Fée Carabosse, grand et menaçant, qu’une fillette devant nous s’est réfugiée sur les genoux rassurants de son papa, et qu’un frisson a semblé traverser la salle.
Quant à Beryl de Saint-Sauveur, elle a emporté tous les suffrages dans des arabesques, grand écart – salué par la salle d’un « oh ! » admiratif -, sauts et pirouettes, dans une éblouissante démonstration de pointes ; une entrée accompagnée par la harpe qui s’excusait presque de voler la vedette…
Pour le Ballet, la prochaine étape « avignonnaise » devrait être Storm, signé du nouveau directeur ; la création, prévue pour l’automne, a été reportée en février. Entre-temps, il part à Soissons avec Pitch, donné à Avignon en presque début de saison ; ainsi qu’à Biarritz sous l’égide de Malandain Ballet Biarritz. Les dates d’Arcachon et Saint-Germain-en-Laye ont été reportées, compte tenu du contexte sanitaire…
G.ad. Photos CSM (1 & 2), G.ad. (3, 4, 5)
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