Pour jouer les enfants pris dans la guerre, un beau travail de troupe – dynamique, jeune et fougueux – , et des individualités marquantes
Théâtre Au bout là-bas. Du 7 au 31 juillet, 19h, 1h10. Relâche les 12, 19, 26 juillet
Réservations au 06 41 30 53 27
Ils sont huit comédiens sur scène pour jouer ces enfants pris dans la guerre, le temps du siège de Sarajevo (1992-1995), huit orphelins qui pour survivre n’auront qu’une force : celle d’être ensemble. Ils forment une bande hétéroclite qui ne se soucie d’aucune des considérations ni ethniques ni religieuses. Ils ont souffert, ils sont perdus, encore plus quand le conflit touche à sa fin et qu’ils doivent réapprendre à vivre sans la guerre. Leur bande n’est pas à l’abri de rivalités et de conflits mais ils ont la rage de vivre, des rêves et l’espoir en l’avenir. Le travail de troupe pour rendre l’effet de bande est vraiment parfait et impressionnant.
Le regard que l’auteur, Fabrice Melquiot, porte sur ce conflit est riche et intéressant : il se met à hauteur d’enfants. On vit ce conflit comme eux et avec eux. On passe du rire aux larmes comme eux à grande vitesse. On est ému souvent mais on sourit aussi de la naïveté de certains propos ou attitudes. Ils ont la fougue de la jeunesse, ce qui est très bien rendu par la mise en scène de François Ha Van. La musique a également une grande importance, jouée sur scène par un guitariste, Nathan Dugray, également acteur. C’est donc dans un rythme effréné que nous entraînent les comédiens pour suivre leur histoire. Un petit regret toutefois, le texte est dit à une telle vitesse que l’on a parfois du mal à bien comprendre les propos.
Dans cette bande, deux personnages se distinguent : le chef, Sead, incarné de manière magistrale par Yann Guchereau, avec force et charisme, et Josip, un enfant différent, surnommé par son propre frère Monglito, que Hoël Le Corre joue avec beaucoup de sensibilité, d’une manière impressionnante.
Un beau travail troupe qui sert avec le dynamisme et la fougue de la jeunesse un texte puissant et poétique.
Sandrine
Kids est l’un des 3 coups de cœur du Club de la presse, avec Caligula et Le Petit coiffeur
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Et notre présélection, évidemment subjective
Un peu de légèreté, avec notre jeu-concours culturel de l’été
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