Prostitution estudiantine : en sortir…
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La Luna, 14h40, durée : 1h05. Du 4 au 21 juillet, relâche les 10 et 17 juillet. Réservations au 04 12 29 01 24
Cette pièce raconte une histoire vraie, celle de Sonia, une étudiante qui, par besoin d’argent, va se livrer à la prostitution. Un jour, elle lance un appel à l’aide : « J’aimerais arrêtée » (sic) à une association, le Mouvement du Nid, et cet appel, c’est François qui va le recevoir et y répondre. La pièce est donc constituée de cet échange sensible, touchant et profondément humain.
Le texte est bouleversant et nous confronte à la dure réalité de la vie de Sonia, en ne nous épargnant rien de la violence qui existe dans ces relations tarifées. Pourtant, et c’est là la grande force de la pièce, on ne tombe jamais dans le voyeurisme. Nous sommes plongés au cœur de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus horrible mais aussi de ce qu’elle a de plus beau à travers le personnage de François qui fera tout, comme il le peut, avec ses doutes, ses tentatives, ses échecs aussi, pour aider cette jeune femme à sortir de la prostitution.
La mise en scène de Violaine Arsac est subtile, judicieuse et pleine de pudeur. Elle sait rendre cet échange à distance touchant et sensible. L’espace scénique est divisé en deux par une ligne qui sépare les personnages, ils ne se regardent pas, ils communiquent via un ordinateur et une tablette. Dans cette volonté d’aider François franchira cette ligne et Sonia aussi, comme pour fuir. Ils se rejoindront tout de même à la fin.
Le jeu des acteurs, Charline Freri et Aliocha Itovich est poignant. Ils nous communiquent avec force et talent toutes les émotions que ressentent les personnages, nous les partageons, nous les vivons avec eux, nous sommes bouleversés, retournés.
Une pièce sensible et émouvante sur un sujet préoccupant. Une pièce remplie d’humanité qui ne peut que bouleverser au plus profond chacun d’entre nous car elle nous fait partager des instants de profonde humanité dans ce qu’elle a de plus noir mais aussi de plus beau.
Sandrine. Photo Les Comédiens à la fenêtre
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