Tous debout pour l’inauguration de la tournée des cathédrales
Hugues Aufray (site officiel)
Georges Augier de Moussac, basse, pipeau, guitare 6 cordes. Max Pol Delvaux, guitare 12 cordes, guitare électrique, dobro, lapseel. Eric Wilms, orgue Hammond. Christian Séguret, violon, mandoline, dobro, banjo.
« C’est un fameux trois-mâts fin comme un oiseau… », et les quelque cinq cents personnes présentes, de tous âges, reprennent en chœur, dans une ambiance bon enfant et très disciplinée. Quatre-vingt-douze printemps, presque deux heures de concert ininterrompues, à enchaîner chansons et anecdotes, sans même un verre d’eau ou une respiration, debout à brandir sa guitare à bout de bras ou à faire tournoyer son écharpe en guise d’au revoir… : quel diable d’homme ! Un sacré troubadour, toujours hors-du-temps comme il nous l’avait dit la semaine dernière en entretien, et toujours dans la course. Accompagné de ses quatre acolytes de longue date (treize instruments à eux 5 !), Hugues Aufray a offert une belle palette, mariage de chansons inconnues et de tubes attendus, tel qu’on le connaît, avec ses indignations généreuses contre le mal et la douleur, son empathie sans mièvrerie avec les pauvres et les enfants, sa foi en une fraternité sans angélisme. Et des hommages à sa jeune sœur disparue l’actrice Pascale Audret, à Bob Dylan bien sûr dont pourtant il ne comprend pas les textes en anglais, à Béart, à Brassens qu’il tient pour un immense poète, et à Renaud.
Oserai-je dire que j’étais allée au concert avec quelque appréhension ? Sans doute la peur du concert de trop. De l’artiste qui s’accroche, désespérément, pitoyablement.
Je suis revenue bluffée. Le troubadour en remontrerait à beaucoup de jeunes, en énergie souriante, en professionnalisme, en éternelle gentillesse, sur scène et en coulisses. Presque deux heures (une heure quarante-cinq exactement) d’un concert non-stop, sans pause-Evian, enchaînant chansons et anecdotes, mariant avec intelligence les chansons inédites et les tubes, qu’on croit écrits d’hier, tant ils traversent les modes avec une ingénue simplicité.
Si le pas est un peu hésitant, se frayant un chemin acrobatique au milieu des multiples accessoires de scène, la voix n’est pas plus rauque, les mélodies sont universelles et intemporelles – c’est le propre du folklore, dans le sens le plus noble du terme -, et le message inchangé : la révolte sans haine contre la douleur, l’empathie avec les enfants et les souffrants, un univers de brumes et de ciels voilés, d’un enfant dyslexique devenu Grand Meaulnes attardé….
Le show, brillant – son et lumières – était impeccablement réglé par les Spectacles de la lionne, société lyonnaise qui avait déjà produit Laurent Voulzy dans le même contexte il y a quelques mois. Et le père Gabriel en introduction a voulu chauffer la salle en montant lui-même en scène et chantant !
A Carpentras pour Hugues Aufray c’était ce mardi le début de la (mini-)tournée des cathédrales ; la tournée se poursuit le lendemain mercredi 22 à Romans-sur-Isère, le surlendemain jeudi 23 à Annecy… Et l’artiste nous a confirmé être encore animé de quantité de projets pour mille vies…
G.ad. Toutes photos G.ad.
Laisser un commentaire