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La Factory/ Chapelle des Antonins, 11h20, durée 1h20, jusqu’au 29 juillet, relâche les 10, 17, 24 juillet.
Coup de poing dans le corps et le coeur. Chapeau bas, super nana !
Ne le cachons pas, on sort de cet Hépatik girl profondément bouleversé.
C’est sans doute parce qu’il résonne en nous de façon singulière, et que nos choix de spectacles ne sont ni innocents ni anodins. Une vie d’enfant chamboulée par le diagnostic terrible de la maladie, et même de trois maladies auto-immunes en l’occurrence ; puis le quotidien au jour le jour scandé par examens, hospitalisations, contrôles, et la vie définitivement accompagnée par le mal, ne laissent pas indifférent. Non plus que la combativité redoutable de la comédienne-auteure-patiente (car c’est sa propre histoire qu’elle évoque ainsi dans une catharsis qui force l’admiration), sa rage de vivre…
Et c’est un moment sacrément roboratif. Un texte intense, sobre, intelligemment allusif, toujours léger, souvent humoristique, et une remarquable performance scénique de ce seule- en-scène qui vous oblige à redéfinir vos priorités de vie : entre uppercut et pichenette amicale. Et une super-nana qui s’est forgé un tempérament et un rôle de guerrière, Hépatik Girl. Dans la joie, dans un élan qui vous emporte malgré vous.
Longtemps après le spectacle, on sera nourri d’un sentiment qui vous prend aux tripes, tant il passe par le corps, le foie, l’intime : tout est lié dans le monde, et nos maladies sont liées à celles de la planète, comme elles peuvent l’être à la génétique, aux blessures personnelles, à l’environnement.
Et si la bande-son (musique, voix, slam) du spectacle est parfois douloureusement assourdissante, c’est que, parfois aussi, n’est-ce pas, on a le droit de se sentir submergé et de craquer… pour mieux rebondir !
Notons par ailleurs que Marie-Claire Neveu est une femme engagée : elle a renoncé aux affichages et tracts, sauf ceux d’AF&C Compagnies ; pour ses tractages, elle s’est fabriqué une oriflamme dorsale avec un vieux sac à dos, et elle voyage en train, envisageant même de renoncer aux tournées à l’étranger si le nombre de dates ne compense pas l’empreinte carbone. Une sacrée nana ! Chapeau bas !
Geneviève, texte et photos
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