Une nécessité pendant les temps qui courent !
Voir aussi tous nos articles sur le Festival Off 2024
Théâtre du Roi René, 19h25 du 03/07 au 21/07 (relâche les lundis) Tel 04 13 68 06 59 et aussi Web. Tragicomédie tout public.
Ah, la magie du théâtre : quand la salle est encore éclairée, vous pénétrez dans la baroquissime chapelle des Ursulines. Mais dès qu’elle est éteinte, vous vous retrouvez plusieurs centaines de mètres sous terre, dans une galerie minière, juste après un coup de grisou. Et tout de suite, je félicite Olivier Herbert pour son décor très réaliste. Thomas Rizzotti y ajoute une ambiance lumineuse qui participe au sentiment d’oppression ou d’espoir.
De cette galerie effondrée, s’extrait Ahmed, un mineur algérien. Il est seul, affolé quand il prend conscience de sa situation. Puis, apparaîtra Stéphane. D’origine polonaise, celui-ci a plus d’expérience du sous-sol et des catastrophes possibles. Néanmoins, ils sont bien coincés tous les deux et personne ne répond à leurs appels. Erwan Orain et Kader Nemer jouent très juste, tant les situations angoissantes que l’humour qui aide à les tenir à distance. En effet, les auteurs, Kader Nemer et Hugues Duquesne, connaissent les mines du Nord par les témoignages de leurs ancêtres : la difficulté du métier, notamment la catastrophe de 1965 ; mais aussi, le partage de vie dans les boyaux, alors qu’au-dessus, sur terre, les peuples ne se fréquentaient pas.
Mis en scène par Ali Bougheraba, ils nous font toucher du doigt comment les deux personnages font connaissance et malgré l’éloignement familial, géographique, religieux…ils peuvent se comprendre, se respecter, s’aider et même s’apprécier. Ceux qui ont connus les 60’s et 70’s souriront aux références automobiles ou aux objets du quotidien, datés mais pittoresques, parfois attendrissants. Les plus jeunes, eux, découvriront un pan de l’histoire populaire de l’époque.
Sans angélisme, on partage une note d’espoir avec le fait de faire Société. Et en cette période politiquement troublée, ce spectacle nous distille un optimisme sur notre capacité à nous rencontrer : merci !
Norbert. Photo Audrey Knafo
Laisser un commentaire