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Théâtre du Balcon, 14h00, durée : 1h20. Du 7 au 26 juillet, relâche les 13 et 20 juillet. Réservations au 04 90 85 00 80
Quand notre création nous échappe… William Mesguich magistral.
Cette pièce est une invitation à partir vers des univers inconnus et étranges. D’abord nous sommes accueillis par une sorte de M. Loyal qui nous invite à entrer avec lui dans le cabaret des âmes perdues. Son discours nous inquiète et nous intrigue tout en même temps. Dans ce cabaret, nous découvrons Mary Shelley qui va nous parler de la création de son livre, Frankenstein, un défi lancé par lord Byron d’écrire une histoire qui fait peur. Il sera donc question de création, celle du livre, celle de la créature, mais également de la vie de Mary Shelley, marquée par tant de drames. Les deux histoires vont alors s’entremêler au point que l’on ne sait plus ce qui est le réel et ce qui est la fiction.
Nous sommes totalement transportés dans un univers fantastique, grâce au décor tout d’abord, à la fois réaliste et très inquiétant et perturbant, mais aussi grâce aux costumes, certains typiquement victoriens et d’autres semblant venus d’un autre monde. Et qui dit cabaret, dit forcément musique et chansons. On retrouve bien les deux, composées par Yanowski, du cirque des mirages. Elles aussi renforcent l’étrangeté de cet univers.
Les comédiens sont brillants et inquiétants à souhait. Thierry Surace, à la fois auteur et metteur en scène, interprète le monstre dans toute sa cruauté parfois mais aussi toute sa souffrance, qu’il sait nous faire partager. William Mesguich joue à la perfection ce savant, fou de son projet de création ; déchiré jusqu’au plus profond de son être, il rejette cet être qu’il a créé et qui l’effraie et il refuse de lui donner une compagne.
Rendre le fantastique au théâtre n’est pas facile, mais ce ‘cabaret des âmes perdues’ y parvient parfaitement, en mêlant la vie de Mary Shelley à son œuvre : Frankenstein. Une belle réflexion sur la création et sa propension à nous échapper voire nous dépasser. Un constat inquiétant. Un moment hors du temps, un peu magique, que l’on apprécie beaucoup.
Sandrine. Photo Cie Miranda
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