Philippe Pierlot et Bernard Foccroulle à Aix-en-Provence : Bach… avec mention !
Mercredi 23 juillet 2025, église St-Jean-de-Malte, Aix-en-Provence. Festival International de Piano de La Roque d’Anthéron. Site officiel
Viole de gambe, Philippe Pierlot ; Orgue, Bernard Foccroulle
Johann Sebastian Bach : Sinfonia BWV 76 ; Allein Gott in der Höh sei Ehr BWV 663 ; Trois chorals extraits de l’Autographe de Leipzig (Nun komm der Heiden Heiland BWV 659, Jesus Christus unser Heiland BWV 665, Vor deinen Thron tret ich BWV 668) ; Partita BWV 1013 ; Prélude et fugue en ut majeur BWV 547 ; Sonate n°1 en sol majeur BWV 1027
Les deux musiciens natifs de Liège Philippe Pierlot à la viole de gambe et Bernard Foccroulle à l’orgue se produisent ensemble, dans le cadre du Festival de La Roque d’Anthéron, mais à l’église St-Jean-de-Malte d’Aix-en-Provence, voisine immédiate du musée Granet. Depuis qu’il a quitté la direction du Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, de 2007 à 2018 mais appelé à nouveau cette année en tant que Conseiller après la disparition soudaine du directeur en poste Pierre Audi, Bernard Foccroulle se consacre à sa double carrière d’organiste et de compositeur. Philippe Pierlot est quant à lui l’un des maîtres de son instrument, ancêtre du violoncelle.
Le programme est exclusivement consacré à Bach, avec plusieurs pièces jouées à deux, soit les deux premières pièces du programme (la Sinfonia et Allein Gott in der Höh sei Ehr), ainsi que la dernière Sonate n°1. La puissance de l’orgue reste ici sous contrôle, afin de ne pas écraser acoustiquement la viole de gambe, instrument plus délicat. Dans le premier numéro, les mélodies sont ainsi énoncées d’abord par l’orgue, reprises ensuite par la viole de gambe. On remarque que les sonorités majoritairement boisées et chaudes de l’orgue contrastent avec un timbre un peu plus pincé de la viole de gambe.
Ce sont dans les parties à instrument seul (Trois chorals extraits de l’Autographe de Leipzig et Prélude et fugue en ut majeur) que l’orgue de l’église de St-Jean-de-Malte donne sa pleine puissance. Bernard Foccroulle joue ici des multiples possibilités de registres et timbres, parfois en une forme de polyphonie assez riche et complexe. On apprécie dans le Prélude et la Fugue les notes bien détachées qui servent le génie mélodique de Bach.
Pour la Partita interprétée par Philippe Pierlot, le gambiste est placé à la croisée du transept, soit à l’opposé de l’orgue, installé, comme traditionnellement dans une église, au-dessus de l’entrée. L’instrument développe une subtile musicalité, en emplissant d’un son naturel tout le volume de l’église.
Les deux musiciens accordent un bis doux et mélodieux, à nouveau puisé dans la généreuse production de Bach. Le morceau est superbement équilibré entre les deux parties, l’orgue émettant des sonorités proches de l’harmonica de verre.
I.F. & F.J. © Valentine Chauvin
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