Pour ne pas oublier cette terrible violence et le sacrifice de cette femme
Théâtre Au bout là-bas. Du 7 au 31 juillet 13h45, 1h20. Relâche les 12, 19, 26 juillet
Réservations au 06 41 30 53 27
Anna Politkovskaïa, ce nom ne vous dit peut-être plus rien aujourd’hui, l’émotion – alors immense – étant retombée depuis lors, et pourtant… Journaliste russe, militante des droits de l’homme, elle dénoncera les atrocités commises en Tchétchénie dans des articles qui la feront connaître dans le monde entier et elle s’opposera à la politique de Vladimir Poutine. Elle paiera de sa vie cet engagement puisqu’elle sera assassinée le 7 octobre 2006.
Marie De Olivera incarne avec force et puissance Anna sur scène ; elle devient Anna et nous raconte ce qu’elle a vu et vécu lors de ce conflit, les atrocités, les horreurs qu’elle a eues sous les yeux. Nous vivons les événements avec elle, elle nous prend directement à parti en un regard public permanent qui nous saisit au corps et fait monter en nous les mêmes émotions que celles qu’elle ressent. On a peur, on panique, on s’angoisse, on est terrorisé par toute cette violence. Son débit, tantôt lent et haché, tantôt rapide et emporté, servent ces émotions. Anna veut raconter les faits sans commentaire, sans jugement et pour cela elle ira sur le terrain, voir la population. Elle rencontrera aussi des jeunes soldats et des officiers russes ainsi que des terroristes tchétchènes, et c’est Laurent Mascles qui les incarne si justement et avec force les uns après les autres. Lui aussi, même lorsqu’il s’adresse à Anna c’est nous qu’il regarde directement, pour nous impliquer encore plus, comme si nous aussi devenions des témoins qui doivent transmettre.
La musique vient soutenir les émotions et le jeu de lumières en clair-obscur et fumigène renforce la puissance de ces mots qui disent l’horreur.
Un texte fort, qui nous fait réfléchir sur nos propres engagements, une mise en scène qui donne aux mots toute leur puissance, servie par des comédiens qui incarnent vraiment les personnages, une pièce qui mérite d’être vue, une femme qui mérite d’être connue.
Sandrine
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Et notre présélection, évidemment subjective
Un peu de légèreté, avec notre jeu-concours culturel de l’été
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