Collégiale Saint-Didier, Avignon, vendredi 8 juillet 2022
Ensemble vocal et instrumental Robert Grimaud de l’Isle-sur-la-Sorgue
Direction Sébastien di Mayo
Rachmaninov. Cherubini
Les bonnes habitudes se reprennent ! Ainsi, le chœur Grimaud et l’orchestre qui l’accompagne ont donné leur traditionnel concert de début d’été en la collégiale Saint Didier d’Avignon. Au programme, deux œuvres religieuses écrites en périodes troubles dans la société. Ce choix est pensé par Sébastien Di Mayo, chef d’orchestre, qui est sensible aux mouvements du temps présent.
La première fut Les Vêpres de Sergueï Rachmaninov composées durant la 1ère guerre mondiale. Cette œuvre se chante a capella. Nous avons pu apprécier la maîtrise des choristes dans les mouvements Forte comme Piano. Une mention spéciale au pupitre des basses dont la résonance était très « orthodoxe ». Le choix de Sébastien Di Mayo de mélanger les pupitres – comme il le fait aussi dans l’autre ensemble vocal qu’il dirige, le Chœur Homilius d’Avignon – permet aux auditeurs de profiter d’une meilleure homogénéité dans les voix. Le public averti n’a pas manqué de remarquer en sortant que, ce qui peut être une difficulté de travail donne un meilleur rendu dans la nef d’une église.
La seconde œuvre était le Requiem en do mineur de Luigi Cherubini pour chœur mixte et orchestre. Il fut écrit après la débâcle guerrière de Napoléon. Il n’a rien de sinistre, on parle même à son propos de « majestueuse gravité ». Les hanches et les cuivres de l’orchestre ont bien rendu cette ambiance. A ce propos, je souligne le très bon équilibre entre le chœur et l’orchestre. Car après une saison de répétitions encore perturbées par la pandémie, nous savons que les voix ont du mal à retrouver toute leur force technique. Il n’en fut rien vendredi soir, au contraire. La maîtrise du chef y est pour quelque chose, bien sûr. C’est aussi la complicité entre instrumentistes et choristes qui y fait beaucoup. Bravo à chacune et chacun d’entre eux !
N.A.
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