En rouge et noir…
Temple Saint-Martial, Avignon.
Cordelia Palm, violon ; Aliénor Girad-Guigas, harpe.
Bach, Sicilienne ; Donizetti, Sonate ; Bach, Sonate en sol mineur ; Bochsa, Nocturne concerto op. 71 n°3 ; Debussy, La Fille aux cheveux de lin ; Clair de lune (harpe seule) ; Henriette Renié, Scherzo – fantaisie ; Mendelssohn, Auf Flügeln des Gesanges ; Louis Spohr, Sonate C-moll.
En rouge et noir la blonde Cordelia et la brune Aliénor (dont les noms unis forment justement l’étoile Al-Cor….). Alliance des contraires et complémentarité pour un concert tout en nuances, devant un public très nombreux, debout pour certains, malgré un soleil généreux et un long week-end qui incitaient davantage à la promenade.
On attendait les accords célestes de la harpe, et les trilles virtuoses du violon. On les a entendus. Mais on a entendu aussi, de la harpe sous les doigts d’Aliénor Girad-Guigas, le murmure (l’Elégie des Tedeschi en bis), le sautillement du cours d’eau dans les sous-bois (Sonate de Bach), la voix claire, les couleurs miroitantes.
Du violon sous l’archet de Cordelia Palm, on a entendu les attaques énergiques (Donizetti), la voix profonde et colorée.
Un violon qui chante, pleure et danse, qui s’envole et qui scintille ; une harpe qui murmure et qui gronde, qui coule et vibre.
Admiration et émotion. L’émotion vous prend au bord des yeux, au bord du cœur, elle vous chavire dans un moment hors du temps.
Cordelia Palm, violon super solo de l’Orchestre Régional Avignon-Provence, et Aliénor Girard–Guigas, harpiste « freelance », souvent engagée comme supplémentaire dans le même orchestre, ont ensemble donné vie à de très belles pages de Bach, Debussy, Donizetti, Mendelssohn, Henriette Renié, Spohr. Un bonheur de découvrir des compositeurs injustement méconnus, ou des transcriptions inattendues. La complicité artistique des deux musiciennes, et leurs talents conjugués, ont offert un concert de très haute volée.
Quant aux commentaires judicieux de Fabrice Durand, alto solo de l’Orap (et qui forme avec les deux artistes le Trio Séraphin), ils ont donné au public les clefs d’une écoute plus active.
On réentendra bientôt les deux musiciennes au Théâtre Artéphile. A suivre dans nos pages Agenda.
C’était donc le concert automnal organisé par l’association franco-allemande d’Avignon, présidée par Christiane Bourdenet. Au fil des années artistes et adhérents ont su tisser des liens de confiance amicale, et c’était ainsi la troisième fois que le Duo Alcor animait le concert d’automne. Presque la quatrième puisque l’an dernier c’était le Trio Séraphin.
Par ailleurs l’orgue français de Pascal Quoirin, installé il y a une trentaine d’années dans le temple St-Martial qui accueillait le Duo Alcor, aurait besoin d’une restauration. La vente du récent CD-anniversaire (40 ans de carrière) de Jean-Marie Puli était à cette occasion proposé à la vente, au profit exclusif de cette opération (G.ad., texte et photos)