Le décès brutal de Patrick Davin à 58 ans, ce 9 septembre, a plongé dans la stupeur le monde de la musique classique. Une crise cardiaque l’a terrassé juste avant une répétition à la Monnaie de Bruxelles. Né en Belgique, formé au violon, au piano et à l’écriture, il avait en 1984-85 remplacé son compatriote Bernard Foccroulle (directeur du Festival d’Aix-en-Provence de 2007 à 2017) comme professeur à Liège. Il avait dirigé l’orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie, puis le Philharmonique royal de Liège avant d’être directeur musical du Symphonique de Mulhouse (2013-2018), tout en étant invité dans de nombreux pays, jusqu’au Japon. Il venait d’être nommé il y a quelques mois directeur du département musical du Conservatoire Royal de Liège.
Chef international, lyrique et symphonique, il était très apprécié dans la région : 1er chef invité à l’Opéra de Marseille en 2004, il avait plusieurs fois dirigé l’Orchestre Régional Avignon-Provence : le 8 décembre 2012 (photo) dans un concert « Accents tragiques, clarté solaire » avec la violoniste Fanny Clamagirand, il avait magistralement mené une Symphonie de Schubert dont on garde le souvenir ; le 25 mai 2018 il était encore au pupitre à l’Opéra d’Avignon pour un concerto de Ravel, avec Alexandre Tharaud au piano, et une Sonate de Brahms interprété par l’Orap (notre compte rendu). Il aurait dû diriger, à l’Opéra Confluence, une Madama Butterfly les 26 et 28 avril 2020, si la pandémie n’avait pas bousculé tous les programmes. Les hommages se succèdent, unanimes, dans les médias et sur les pages Facebook des orchestres ou maisons d’opéra de la région qui le connaissaient bien : Avignon, Marseille. Cordelia Palm, violon super solo à Avignon, se souvient de lui comme d’un « musicien hors pair, d’un chef exigeant, d’un homme gai, drôle, fidèle » (G.ad.)
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