Théâtre Barretta, heure ?, durée : 1h20. Du 3 au 21 juillet. Réservations au 07 60 43 67 86
Un bijou d’humanité
Cette pièce est un bijou d’humanité, une petite merveille qui a su nous toucher au plus profond de nous-même. L’écriture de Jean-Benoît Patricot est forte, belle et sensible sans pour autant tomber dans le pathos. La mise en scène d’André Nerman nous présente l’échange épistolaire entre Claire et Paul d’une manière simple mais efficace : chacun est à son bureau et écrit des lettres ou des messages électroniques. Des moments plus sensibles et intimes où les acteurs s’approchent voire se touchent, alors que les personnages eux sont restés à distance, donnent ainsi force mais aussi délicatesse et humanité à ces échanges.
L’histoire est celle si bouleversante de Claire, une mère prête à tout pour permettre à son fils, atteint d’une maladie dégénérative qui l’immobilise et lui fait perdre petit à petit tous ses sens, de voyager comme il aimait tant à le faire. Pour cela elle fait appel à un « nez », Paul, car le seul sens qui reste à Darius est son odorat. Nous vivons donc intensément ce combat si touchant d’une mère pour donner un peu de bonheur à son fils avant qu’il ne meure. Cette mère est incarnée avec beaucoup de finesse, de justesse et de sensibilité par Catherine Aymerie. Paul, interprété avec talent par François Cognard, est d’abord rétif, puis se lance à corps perdu, comme un moyen de se retrouver lui-même, dans ce défi de créer ces parfums qui permettront à Darius de revivre des moments chers à son cœur : « Rochefort sous la pluie », « Rome », « le métro parisien » mais aussi « Chiara ».
Outre la vue et l’ouïe, habituellement sollicitées au théâtre, Darius éveille notre odorat et c’est une belle gageure. Ces parfums, que Paul crée, chacun les imagine, selon son vécu et son expérience, et nous replongeons dans nos souvenirs.
Une pièce forte, émouvante et sensible. Une magnifique leçon d’humanité qui nous fait voyager à travers tous nos sens. Une pièce à voir absolument.
Sandrine. Photo Jean-François Delon
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