Saison Opéra Grand Avignon (www.operagrandavignon.fr). Conservatoire du Grand Avignon, Amphithéâtre Mozart. Vendredi 14 février, 20h30
Gentin Ngjela ténor. Héléna Vautrin comédienne. Christine Duprez piano
Textes de Pierre Loti, Charles Baudelaire et Victor Hugo
Lalo, Le roi d’Ys, « Vainement ma bien-aimée ». Donizetti, L’elisir d’amore, « Una furtiva lagrima » ; La fille du régiment, « Pour me rapprocher de Marie ». Velazquez, . Bernstein, West side story, « Maria ». Di Capua, O sole mio. De Curtis, Non ti scordar di me
C’est un moment agréable qu’ont animé en toute simplicité trois artistes locaux : Gentin Ngjela, l’un des 5 ténors des chœurs de l’Opéra Grand Avignon, qui fut, en janvier 2019 sur la scène de Confluence le vendeur de jouets Parpignol (La Bohème ), alternant avec Hélène Vautrin, comédienne installée à Avignon et qui s’est illustrée sur les planches (festival notamment) comme à l’écran, accompagnés au piano par Christine Duprez, professeur à l’Ecole de musique Avignon-Montfavet.
Sous le titre de « Mille et une nuits », ils avaient préparé romances ensoleillées, grands airs lyriques ou textes romantiques, dans l’amphithéâtre feutré du Conservatoire.
Gentin Ngjela, dans 4 langues – l’amour n’est-il pas universel ? – a offert ses aigus chaleureux, sa parfaite diction, un discret vibrato (O Sole mio), une émission un peu courte néanmoins, notamment dans l’air redoutable de La Fille du régiment. Si West side story (« Maria ») n’a pas fait l’unanimité, en revanche il a évité de faire tomber le grand classique « Une furtiva lacrima » dans le sirupeux (l’air lui a d’ailleurs été redemandé en deuxième bis, après Pagliacci), il est sorti vainqueur des acrobaties de Granada, au rythme endiablé du piano, et surtout de La Danza où il a été fort applaudi.
La comédienne, avec une maîtrise parfaite de la scène (un peu moins de la projection vocale), a offert une palette de textes, du tendre au coquin, et même au délicieusement osé (pas d’enfants dans la salle), se régalant autant que le public. Dommage qu’elle ait lu certains textes, ce qu’un Michel Le Royer, entre autres, récusait totalement comme une impolitesse.
Quant à la pianiste, sa vigueur a trop souvent couvert les voix, mais on a presque regretté qu’elle n’ait pas eu droit à des parties instrumentales solo, où elle aurait pu donner toute sa puissance à un jeu rapide et sûr, voire virtuose : dans O Sole mio, on entendait presque le pincement velouté de la mandoline !
Douceurs musicales, douceurs sucrées à l’issue du concert, avec les pâtisseries orientales de la Couscousserie de l’Horloge. Et nuits blanches assurées pour Gentin Ngjela, tout jeune papa d’un petit Andrea depuis le 12 février. (G.ad. Photos G.ad.)
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