C’est Vienne à Marseille…
Opéra de Marseille, 12 janvier 2023
Orchestre Philharmonique de l’Opéra de Marseille. Lawrence Foster, direction. Julia Knecht et Laurence Janot, sopranos
Johann Strauss fils, La Chauve-Souris (ouverture et Csárdás) ; Polkas ; Voix du printemps ; Le Beau Danube bleu. Jacques Offenbach, Extrait des Contes d’Hoffmann – la « Barcarolle ». Johann Strauss père, La Marche de Radetzky
Même si le Nouvel An 2023 s’est déjà éloigné de quelques jours, le concert du même nom à l’Opéra de Marseille fait le plein ce soir, dans une salle comble. Ce rendez-vous annuel, plébiscité par le public marseillais, propose un programme viennois assez court et facile, extraits qu’on peut entendre aussi – merci aux retransmissions télévisées ! – lors du traditionnel concert du 1er janvier en direct du Musikverein à Vienne.
On est heureux de retrouver sur scène le directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Marseille Lawrence Foster, absent pour causes de santé depuis de nombreux mois. Johann Strauss fils se taille la part du lion ce soir, en commençant par son ouverture de La Chauve-Souris, où l’orchestre détaille les mélodies à venir de l’opérette : cordes d’abord moelleuses comme des viennoiseries, puis vives et véloces lors de la valse tourbillonnante, et une jolie mélodie au hautbois mélancolique.
Une séquence chantée suit, d’abord la « Csárdás » de La Chauve-Souris interprétée par Laurence Janot, dont la présence vocale est peu homogène, très discrète dans le grave et plus épanouie dans l’aigu, même si celui-ci est accompagné d’un vibrato un peu encombrant par instants. Elle est rejointe par Julia Knecht pour la « Barcarolle » des Contes d’Hoffmann, plus sonore et assurée que sa consœur.
Retour à Johann Strauss fils avec deux polkas, dont une polka schnell pleine de nerf. Du même compositeur, Frühlingsstimmen (Voix du printemps) est un long air aux multiples sections. Julia Knecht s’en tire avec les honneurs, mettant sa musicalité et son abattage au service des difficiles passages virtuoses, notes piquées et autres grands intervalles, dans un registre aigu assez brillant, tandis que les pupitres des cordes lui répondent par quelques attaques particulièrement mordantes.
Après les vœux de santé et de bonheur présentés par Lawrence Foster, Le Beau Danube bleu alterne entre passages délicats, voire langoureux, et séquences d’un plus grand souffle. Johann Strauss père est convoqué pour le final, et sa fameuse Marche de Radetzky où le public participe avec enthousiasme en battant des mains. Et c’est là que s’achève ce concert d’un peu moins d’une heure. Les spectateurs, qui continuent d’applaudir malgré les lumières allumées, en auraient bien repris un petit morceau supplémentaire, mais aucun bis n’est accordé et les musiciens plient bagage… Dommage !
F.J. Photos I.F.
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