« De la Terre à la Lune » : un tour du monde… sur mesure
La Scala Provence – Avignon. Scala 200. Samedi 7 janvier 2023, 17h, durée 1h
Chœur de l’Opéra Grand Avignon. Cheffe de Chœur, Aurore Marchand. Piano, Maya Berdieva
Programme : Jacques Offenbach, Piotr Ilitch Tchaïkovski, Gaetano Donizetti, Aaron Copland, Gustav Theodore Holst…
Le Chœur de l’Opéra Grand Avignon (site officiel) ouvre l’année 2023 dans ce nouveau lieu de la Scala-Provence. Dans le créneau horaire des apér’opéras du samedi qui, depuis de longues années, fidélisent un public nombreux, et dans le cadre des « grands concerts du week-end » de la Scala en coréalisation, il nous entraîne dans un voyage musical pleinement inscrit dans la thématique 2022-2023 de l’Opéra Grand Avignon, la « Saison de la Lune ».
Les réservations étaient déjà closes pour cette salle de 200 places, et l’on a encore refusé du monde juste avant le concert. Il y a longtemps en effet que l’on n’avait pas entendu en concert le Chœur de l’Opéra Grand Avignon. Composé de vingt artistes permanents – une chance pour une maison ! -, il est dirigé depuis 15 ans par Aurore Marchand. Initialement violoncelliste, puis choriste, Aurore Marchand est devenue cheffe de chœur à Tours en 2002 par le hasard d’un remplacement, avant d’être nommée sur concours à Avignon en 2007. Grâce aux pianistes-répétitrices Maya Berdieva et Florence Goyon-Pogemberg, l’ensemble vocal, formé à un large répertoire, participe à toutes les productions lyriques avignonnaises (comme, cette saison, Le Chevalier à la Rose, ou, si peu !!, La Sérénade), parfois aussi extérieures dans le cadre de coproductions, et il se produit également en concert.
Aurore Marchand avait concocté là un programme taillé sur mesure, à la fois pour ses choristes, dont certaines recrues très récentes, et pour la période festive du Nouvel An. Avec un baryton chinois (Linfeng Zhu), une soprano canadienne (Marie Simoneau), une basse franco-syrienne (Saeid Alkhouri), une pianiste turkmène (Maya Berdieva), et un régisseur mexicain arrivé en septembre 2022 (Christian Rivero) qui a lu un poème de son pays, le Chœur faisait déjà le grand écart d’un bout à l’autre de la planète. Ajoutons-y une balade irlandaise, un chant traditionnel israélien, et de grands classiques comme Rossini, Mozart, Brahms, ou Carmen, Tchaïkovski, My fair lady, ou le croquignolet « Il neige sur la lune », tiré de l’onirique Voyage dans la lune d’Offenbach qu’on verra les 24 et 26 mars en intégralité sur la scène de l’Opéra – et que nous avons vu avec bonheur à Marseille -, et l’on obtient un programme capable de séduire le plus large public.
Si les tutti ont eu leur lot de succès, force est de reconnaître que les petites formations, permettant d’individualiser les chanteurs, ont été particulièrement applaudis.
En solo, on a apprécié la basse Pascal Canitrot en Zarastro (La Flûte enchantée), l’alto Laura Darmon-Podevin dans Loosin Yelov, de Luciano Berio, aux accents d’Arménie, le baryton Linfeng Zhu dans Les trois Vœux de la rose tout droit venus de l’Empire du Milieu, la soprano Marie Simoneau pétillante dans « I could have danced all night », et l’alto Solenne Lepère dans une jolie mélodie de Cécile Chaminade, un répertoire qui lui tient à cœur.
Ainsi que le trio masculin pour L’Hymne des chérubins, un chant traditionnel byzantin : l’oeuvre était interprétée par les basses Saeid Alkhouri et Pascal Canitrot et par le ténor Julien Desplantes, « les basses se chargeant des mélismes, des vocalises, et le ténor des harmoniques », ainsi que l’a souligné la présentatrice Sylvie Rogier.
Et en clôture le quatuor offenbachien, composé pour l’occasion de la soprano Ninon Massery, des altos Clelia Moreau et Solenne Lepère, et de la basse Pascal Canitrot décidément bien sollicitée.
Voilà donc un apér’opéra de belle facture pour commencer l’année, et pour inaugurer peut-être une collaboration entre la nouvelle structure d’accueil et l’institution historique de la place de l’Horloge.
G.ad. Photo G.ad.
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