Quelle antiphrase !
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Théâtre au coin de la Lune, 17h45, durée : 1h20. Du 29 juin au 21 juillet, relâche les 4, 11 et 18 juillet. Réservations au 04 12 29 01 24
Alice et Maxime viennent d’accueillir Mathis, leur bébé, mais ils se retrouvent aux urgences car ce dernier va mal. Ils vont alors vivre la descente aux enfers, pris dans les rouages de l’administration et de la justice puisque Maxime va être accusé d’avoir secoué son bébé. Ce couple, si uni, va être mis à rude épreuve, il finira même par se déchirer avant de retrouver la confiance.
Il sera donc question de parentalité dans cette pièce, d’amour aussi beaucoup, de confiance, de respect. Mais le sujet essentiel sera celui de la maltraitance, celle de l’enfant, avec la violence du bébé secoué mais aussi celle de l’hôpital qui accuse les parents sans faire toutes les vérifications nécessaires, celle de la justice qui par précaution condamne ceux-ci à être séparés de leur enfant, celle des services sociaux enfin qui ne laissent plus d’intimité exister entre l’enfant et ses parents.
Il y a donc beaucoup d’émotions dans ce spectacle et les comédiens incarnent avec justesse et sensibilité tous les acteurs de cette tragédie. Nous ressentons beaucoup d’empathie pour ces parents et, en même temps, on ne peut pas s’empêcher de se demander ce qui s’est passé et donc les soupçonner. Emelyne Chirol se sert de son violon comme d’une marionnette qui représente le bébé : une idée à la fois ingénieuse et touchante, qui nous émeut encore plus.
Le décor est simple, mais il permet de recréer les différents lieux : un mur blanc dans lequel s’ouvrent des portes et des fenêtres avec des rideaux blancs. Nous passons alors de l’hôpital à la maison ou encore au tribunal de manière fluide.
Un sujet sensible – quel titre antiphrastique ! – traité de manière délicate et qui ne peut qu’interroger chacun d’entre nous sur ce qu’est la parentalité. Une pièce remplie d’amour, malgré les injustices dénoncées, avec des acteurs touchants et émouvants.
Sandrine. Photo Elodie Roy
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