Avec Brel, Solal Mariotte illumine la carrière de Boulbon
Carrière de Boulbon. 6, 7, 9, 10, 11, 13, 14, 15, 17, 18, 19, 20 juillet 2025. Festival IN, 79e édition. Page officielle.
Distribution. Concept, chorégraphie et danse Anne Teresa De Keersmaeker, Solal Mariotte. Chansons Jacques Brel. Lumière Minna Tiikkainen assisté de Marla Van Kessel. Scénographie Michel François. Costumes Aouatif Boulaich. Dramaturgie Wannes Gyselinck. Direction des répétitions et assistanat Johanne Saunier, Nina Godderis. Recherche danse Pierre Bastin. Recherche musicale France Brel/Fondation Jacques Brel, Filip Jordens. el ».Création vidéo Stijn Pauwels. Montage vidéo Lennert De Taeye. Coordination artistique et planning Anne Van Aerschot. Assistanat à la direction artistique Martine Lange. Presse et communication Nadia Verbeeck. Direction technique Thomas Verachtert assisté de Bennert Vancottem. Techniciens Jan Balfoort, Jan-Simon De Lille, Tom Theunis, Pieter Kint, Dag Jennes*. Costumes Veerle Van den Wouwer assistée de Chiara Mazzarolo et Els Van Buggenhout. Habillage Ella De Vos. Couture Sylvie Borremans, Lisa Fayt, Francesca Pisano. Direction générale Lies Martens. Direction de tournée Jolijn Talpe, Angelin Tresy
Production Rosas . Coproduction Concertgebouw (Bruges), Festival d’Avignon, L’Intime Festival de Namur, Grec Festival (Barcelone), ImpulsTanz (Vienne), La Comédie de Clermont-Ferrand Scène nationale, La Comète (Châlons-en-Champagne), La Monnaie / De Munt (Bruxelles), Piccolo Teatro di Milano Teatro d’Europa (Milan), Théâtre de la Ville (Paris).. Diffusion Frans Brood Productions
Avec le soutien de Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge via Casa Kafka Pictures, et pour la 79e édition du Festival d’Avignon : Dance Reflections by Van Cleef & Arpels, Gouvernement flamand – Flanders State of the arts, Ambassade de Belgique en France – Délégation de la Flandre
Rosas bénéficie du soutien de la Communauté flamande et de la Commission communautaire flamande (VGC).
Il y a ce site unique. Une artiste belge à l’esprit créatif intarissable, figure de proue de la scène contemporaine mondiale. Et pour compléter ce trio gagnant, un jeune danseur brillant, roi du hip-hop, passé par l’école P.A.R.T.S., que la chorégraphe créa en 1995. Ce site, c’est la carrière de Boulbon, haut lieu du Festival d’Avignon, inauguré en 1985 par Peter Brook et son Mahâbhârata, délaissé de 2016 à 2023 et réactivé par Tiago Rodrigues, devenu le directeur artiste du Festival d’Avignon. Cette chorégraphe belge reine de la danse contemporaine, c’est Anne Teresa De Keersmaeker (compagnie Rosas) et ce danseur plein d’avenir, c’est Solal Mariotte. Ajoutez à cela l’un des plus grands auteurs-interprètes de la chanson française, le chanteur belge à la voix inimitable, Jacques Brel (1929-1978). Unis par leur fascination commune pour cette icône du siècle dernier, Anne Teresa de Keersmaeker et Solal Mariotte ont imaginé une pièce-hommage à l’homme et à l’artiste.
Après s’être extrait de la ville par la navette du Festival, avoir gravi le chemin du parking à la carrière, au milieu de la garrigue, au soleil couchant et s’être assis dans les gradins, le public, plongé au cœur de la monumentale paroi rocheuse, est prêt pour un voyage poétique, un moment poétique porté par les musiques, les mots et la voix de Brel, sublimés par les corps des deux danseurs chorégraphes. On pourra regretter de ne pas les voir danser davantage, surtout au début. Mais Anne Teresa De Keersmaeker le confesse : « Les chansons de Brel sont déjà tellement riches que l’on peut se demander s’il est nécessaire d’y ajouter de la danse… » On se consolera toutefois avec le spectacle qui s’offre à nous : les paroles des chansons surgissant de la roche et s’étalant sur la paroi, les vidéos d’archives nous faisant voyager sur la mer du Nord ou dans les paysages du plat pays, les vidéos de Brel, chantant… Sur le plateau immense, Anne Teresa De Keersmaeker marche, répète les gestes, discrète, s’effaçant presque devant la magie du spectacle… Nue pour son titre mythique Ne me quitte pas, habillée de la bouche de Brel et son ombre dansant sur le visage du chanteur projeté sur la carrière, la chorégraphe a été rejointe par Solal Mariotte, sorti de la nuit. Après une Valse à mille temps endiablée, Solal esquisse des figures de hip-hop, alternant avec des gestes simples mimant les textes des chansons. On est sous le charme. Quel talent ! Les tubes s’enchaînent (Amsterdam, Quand on n’a que l’amour, Ces gens-là, Vesoul, Les Bourgeois, Mathilde…). On ne voit plus que lui, son énergie, sa fougue, sa grâce, sa jeunesse… Sur le plateau, il glisse, léger, tourne et bondit, habité par la frénésie du chanteur… Il vole ! On voudrait arrêter le temps, prolonger cet instant magique à jamais. Puis le rythme se calme. La danse disparaît. Brel, lui, sera immortel… Les applaudissements nous aident à émerger du rêve. Quelle soirée !
Marie-Félicia. Photos Christophe Raynaud de Lage
Et en complément, sur Arte : « Danser Brel en Avignon ».
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