Et si c’était nous, le réfugié ?
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Le 11, 13h55, durée : 1h15. Du 3 au 21 juillet, relâche les 8 et 15 juillet.
La pièce s’ouvre par un récit entendu. Celui de Kadem, de sa traversée de la Méditerranée et cette promesse si émouvante et glaçante, faite avec sa femme, celle de se jeter à la mer si leur enfant venait à y tomber pour y mourir ensemble. La première pièce du diptyque de la compagnie Pardès Rimonim, À vau l’eau, parlait ce personnage et de bien d’autres réfugiés arrivés et installés près de Metz aujourd’hui. Le sujet d’Après les ruines est complémentaire et nous place au cœur de cette problématique : et si c’était nous le réfugié, le demandeur d’asile, comment vivrions nous la situation, que ressentirions-nous ?
Nous allons donc suivre un homme, un Français qui arrive en Allemagne, ne parle pas la langue et se trouve totalement désarçonné par la situation. Il a besoin d’aide, mais n’arrive pas à se faire comprendre. On lui met tellement de bâtons dans les roues, tellement d’obstacles sur son chemin ! Il souffre de cette situation, il est perdu et l’on vit son désespoir, mais aussi sa colère. Quelqu’un finira par lui tendre la main et l’aider ; alors tout ira mieux.
Nous sommes submergés par toutes sortes d’émotions au cours de ce spectacle si puissant, si intense, qui évoque avec une telle force cette situation vécue en Europe. Ce questionnement autour des migrants et de leur accueil nous est renvoyé de plein fouet à travers un autre prisme, celui de notre propre exil.
Ce spectacle est aussi très visuel : au sol, des rails, qui tout au long de la pièce se construisent ; leur environnement est habillé au fur et à mesure pour terminer dans un théâtre d’ombre impressionnant : une lampe torche est posée sur ce petit train électrique et éclaire tout ce qui a été construit en projetant des ombres fortes et signifiantes sur les murs.
Un spectacle qui ne peut pas laisser indifférent et qui fait réfléchir à l’heure où certains font de la problématique de l’accueil des migrants un argument de campagne. Cette pièce est une réflexion nécessaire.
Sandrine. Photo Guillaume Lenel
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