Vivre l’horreur absolue
Voir tous nos articles
Théâtre des Barriques, 18h25. Durée 1h10. Du 7 au 30 juillet, relâches les 12 et 26 juillet. Réservations au 04 13 66 36 52
Dans ce seule-en-scène, c’est à travers le regard d’une mère que nous allons vivre l’horreur absolue. C’est son point de vue, ses souffrances, son incompréhension, ses doutes, mais aussi sa colère et son désespoir que nous partageons. On lui annonce au début que son fils, comme d’autres jeunes, est mort lors d’une fusillade au cours d’une fête. C’est déjà terrible, mais le pire est à venir. Elle ne comprend pas l’acharnement de la policière sur elle, avec toutes ses questions : Se doutait-elle de quelque chose ? Savait-elle où il se trouvait ce soir-là ? Ce dernier utilisait-il souvent internet ? Elle ne comprend pas non plus pourquoi son mari ne la prend pas dans ses bras. Puis tout à coup, elle réalise et le public le découvre avec elle : son fils est le meurtrier, c’est lui le responsable de cette tuerie de masse. Alors là tout s’effondre, c’est le chaos !
Elisabeth Genter-Ravasco, l’auteure de ce texte a donc fait le choix de nous plonger dans la tête de cette mère qui voit tout son monde s’écrouler, qui ne cesse de s’interroger, qui culpabilise, qui essaie de faire face malgré tout car elle a d’autres enfants et un mari. Le rejet de tous ajoute encore à sa souffrance. Véronique Augereau incarne avec force, mais aussi beaucoup de justesse et de sensibilité cette mère. Elle nous bouleverse, tellement elle est vraie dans chacun des sentiments qu’elle exprime.
La mise en scène est sobre et laisse toute sa place aux émotions soutenues par ces écrans blancs sur lesquels des projections apparaissent.
Une pièce bouleversante dont on ne peut sortir indemne car cette horreur qui vient détruire notre quotidien, personne ne peut s’en sentir à l’abri.
Sandrine. Photo F.G. Gentet
Laisser un commentaire