Aliénor, dame de cœur
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Théâtre de l’Ange, 16h, 1h05. Du 5 au 26 juillet, relâche les 8, 15 et 22 juillet. Réservations 04 84 14 01 37. A partir de 8 ans
Seigneur le plus puissant du royaume au XIIème siècle, Aliénor, duchesse d’Aquitaine, épousa Louis VII, roi de France. Fine politique, mais aussi femme libre, elle œuvre dans l’intérêt du royaume, mais va se heurter à la société patriarcale. Son mariage étant annulé 15 ans plus tard, elle épouse alors Henri II d’Angleterre, un pays qui laisse plus de libertés politiques aux femmes que la France. Le pouvoir de plus en plus despotique de son mari va la pousser à se révolter pour sauvegarder les intérêts de leurs enfants, en demandant de l’aide… au roi de son France, son précédent époux ! Vaincue, Aliénor est emprisonnée, humiliée, bafouée, puis libérée au bout de 15 ans de captivité par son fils Richard, le célèbre Cœur de Lion.
Femme libre, deux fois reine, mère de trois futurs rois, garante de l’unité de ses terres, courageuse, femme d’État qui a su tenir tête à ses époux successifs, elle est l’une des plus grandes femmes de l’histoire de France, d’Angleterre… et d’Aquitaine.
Présenter la riche vie de cette femme hors du commun en 1h05 est une belle gageure, réussie par Camille Deheppe. La mise en scène, sobre, sonne pourtant si juste : un narrateur qui par ses ellipses est un acteur à part entière, permet des accélérations dans le récit grâce à une pédagogie synthétique avec une pointe humoristique. Les musiques (et danses) médiévales accompagnent certains moments forts qui révèlent les émotions et l’humanité des personnages, incarnés de façon très juste par les comédiens de la Compagnie Marbrée (Emma Julien, Ludovic Castillo, Paul Balent et Quentin Courtay). Ce ne sont pas seulement des monarques qui évoluent sous nos yeux, mais des hommes et une femme, avec leurs passions, leurs failles, leurs émotions, mais aussi leur détermination, la raison d’État étant reléguée à l’arrière-plan.
Ce n’est pas (seulement) une leçon d’histoire, c’est une pièce qui recherche l’humanité de ses personnages et qui a des résonances dans le monde actuel : féministe, libre et engagée. Pour les artistes, montrer que l’histoire médiévale n’est pas ennuyeuse, pour le public s’amuser tout en s’instruisant, est un pari gagné par la Compagnie marbrée ! Rafraîchissante, résolument moderne, Aliénor nous plonge dans l’histoire avec bonheur et émotions.
Première pièce du triptyque Jeux de Dames, Aliénor, une dame de cœur au destin hors du commun, nous présente une femme dont les choix oscillent entre la raison et le cœur, mais qui ne perd jamais de vue l’intérêt de son peuple ou des siens, une vraie femme d’État en plein Moyen-Age.
Christèle. Photo Cie Marbrée
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