Pourquoi tue-t-on celle qu’on aime ? Déstablisant
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Chapeau rouge théâtre, 17h20. Durée 1h00. Du 7 au 30 juillet, relâches les 12, 19, 26 juillet. Réservations au 04 90 84 03
Dans cette pièce, nous devenons les jurés chargés de décider du destin de Paul Klébert qui a tué Christelle Verdier. Il est coupable, c’est un fait, mais l’enjeu de la pièce sera de nous faire comprendre pourquoi il a tué, de nous faire réfléchir à ce qui pousse un homme à tuer celle qu’il aime et de nous demander de décider quelle peine il encourt pour un tel acte : mérite-t-il la prison ? A-t-il des circonstances atténuantes ? Est-il fou ?
La pièce se construit autour de deux espaces : la scène qui sera à la fois la boutique de bijoutier de Paul, mais aussi son appartement et à cour, en avant de la scène, une barre qui figurera les assises. On passe d’une temporalité à l’autre, de ce moment du procès lors duquel des voix off nous exposent les faits aux moments passés de la rencontre et des instants avec Christelle. Se mêlent aussi les moments où Paul nous expose ses pensées, ses sentiments, ses troubles, son délire aussi.
Quelle belle performance d’acteur de François Cracosky ! Alors que l’exposé des faits bruts devrait nous conduire à détester ce criminel, il réussit à nous toucher, à nous émouvoir au point que l’on finit par ressentir de la compassion pour ce criminel. On est déstabilisé par ce jeu très réaliste, par la force des sentiments exprimés mais aussi par le malaise qui s’installe. Les mots du Requiem pour un fou : « Je l’aimais tant que pour la garder, je l’ai tuée » prennent tout leur sens ici. L’écriture est forte, le rythme est soutenu et ne nous laisse pas de répit.
Une pièce déstabilisante qui nous fait passer par des sentiments forts et opposés et qui nous laisse dans une grande perplexité sur la manière de juger cet homme fou d’amour au point de tuer.
Sandrine
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