Parc du Château de Florans, Auditorium du Parc, 21 août 2020
Adam Laloum, piano
Schubert, Sonate n°22 en la majeur D. 959
Brahms, Sonate n°3 en fa mineur opus 5
Bis :
Brahms, 3 Intermezzi opus 117, andante moderato
Schubert, Sonate en la majeur opus 120, D 664, andante
Brahms, 7 Fantaisies opus 116 – IV. Intermezzo, Adagio
Brahms, Intermezzo en la majeur opus 118 n°2
Pour la clôture de ce Festival 2020 très particulier de La Roque d’Anthéron, dans les incertitudes sanitaires liées à la Covid-19, Adam Laloum offre un récital à l’image de tout le festival : délicat, à la fois intime et puissant, dans une véritable émotion partagée.
C’est ce soir le concert de clôture du Festival de La Roque d’Anthéron, en cette année si particulière où les conditions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19 continuent de perturber si profondément la vie culturelle. C’est à un programme intégralement Schubert et Brahms que nous convie Adam Laloum, jusque dans le choix de ses bis en fin de soirée.
En démarrant avec la Sonate n°22 de Schubert, on est d’abord surpris par l’acoustique particulièrement sèche, due vraisemblablement à l’horaire inhabituel du concert, 19h au lieu de 21h d’ordinaire pour la représentation du soir. Il faut un petit temps d’acclimatation à l’oreille pour se mettre en phase avec ce son un peu moins volumineux qu’à l’habitude, mais le réglage se fait très rapidement. C’est un Schubert classique joué par Adam Laloum, avec fluidité et délié, mais aussi du relief et des crescendos de puissance quand il le faut. Les arpèges sont parfois très délicats, comme dans un souffle, alors que le 3ème mouvement du Scherzo est bien plus guilleret, bondissant, sautillant, avant le 4ème et dernier Allegretto marqué par un finale brillant.
La Sonate n°3 de Brahms est une partition davantage romantique, dès ses premières mesures, et constitue le morceau de choix du programme, en cinq mouvements d’une durée globale de 40 minutes. Beaucoup d’ampleur, de souffle, est d’abord donné, avant la délicatesse d’un toucher allégé dans le 2ème Andante espressivo, qui met en valeur la joliesse des petites mélodies. Le 3ème mouvement Scherzo est à lui seul un merveilleux morceau de concert, entre douceur planante, climax autoritaire et apaisement. L’intermezzo du 4ème mouvement alterne à nouveau entre calme et agitation, où l’on ressent la forte présence du soliste… la petite acoustique de l’entame de la soirée est oubliée depuis longtemps ! Le 5ème mouvement Finale se conclut justement par un tourbillon terminal qui déclenche les vivats du public.
Les quatre bis, qui puisent à nouveau chez Brahms et Schubert, installent de douces mélodies, des atmosphères entre romance et berceuse. Le pianiste met beaucoup d’intériorité dans la sonate de Schubert, tout comme dans les deux morceaux de Brahms qui suivent, de vraies délicatesses appréciées par un public chaleureux.
C’est fini pour 2020, et ce n’est pas sans émotion que nous quittons les gradins de l’auditorium et ce lieu merveilleux du Parc du château de Florans. Ce n’est pas encore la nuit profonde après ce récital d’une heure et 45 minutes, mais le ciel s’est obscurci à vue d’œil… Merci encore aux organisateurs, et à l’année prochaine ! (F.J. Photos Christophe Grémiot)
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