Samedi 18 mai 2024, la FabricA, Avignon
Fête des 70 ans des ATP (Amis du Théâtre Populaire), autour de la présidente Bernadette Ray-Flaud-Alphandéry, et en présence de nombreuses personnalités.
Représentants de la Ville, du Département, de la Région, de l’Etat. Et Tiago Rodrigues, actuel directeur du Festival d’Avignon, Olivier Py, son prédécesseur, et les Scènes d’Avignon
Voir aussi le compte rendu de Maxime, avignonnais de souche…
C’est devant un large public et en présence de nombreuses personnalités politiques et de la scène, que les Amis du Théâtre Populaire (ATP) ont fêté les 70 ans de l’association samedi 18 mai, à La FabricA.
« Quand Jean Vilar quittait la direction du Festival en 1953, un trio de passionnés, dont Jean Autrand, s’est engagé pour que l’aventure continue. Ce fut une Révolution qui s’est terminée par la victoire de Valmy », rappelle Bernadette Rey-Flaud Alphandery, présidente des Amis du Théâtre Populaire (ATP), pour lancer la fête des 70 ans de l’association, à la FabricA. Il était une fois, juin 1954, la naissance des ATP. Associés à la gestion du Festival, ils ont créé les manifestations annexes du verger Urbain V, amélioré l’hébergement des jeunes, décoré la ville, créé le grand prix de peinture… Dès 1955-56, les ATP présentaient leur première saison théâtrale, en dehors du Festival, à l’Opéra. Depuis, la Ville a aménagé la salle Benoît XII. Mais les bénévoles d’aujourd’hui restent fidèles à l’esprit des fondateurs. « Nous recherchons la qualité au profit de tous et à la portée de tous », souligne la présidente.
Les ATP ont essaimé pour pallier le manque de structures théâtrales sur le territoire, et en 1966 naissait la Fédération des ATP. Elle compte une quinzaine de structures en France. Chacune est libre de sa programmation. « Nous nous réunissons pour coproduire chaque année un auteur vivant dont le texte n’a jamais été porté à la scène, depuis Pascal Rambert, le premier lauréat, en 1986. La mission des ATP, c’est du théâtre partout, et des tarifs accessibles au plus grand nombre, » énonce Nadine Egea, présidente de la FATP.
« Pour moi les ATP, c’est avant tout un acte de résistance qui compte pour l’histoire d’Avignon et nous rappelle combien la culture est vitale à notre ville et à notre vie, souligne Cécile Helle, maire d’Avignon. Les ATP, c’est aussi une lignée historique toujours vivante, depuis Jean Vilar, avec le compagnonnage du Festival d’Avignon et des Scènes permanentes. Les ATP, c’est un lieu, Benoît XII, un quartier, les Teinturiers, et une ville, Avignon. Car c’est d’Avignon que tout est parti. Les ATP sont la promesse d’un théâtre populaire, accessible à toutes les générations et à toutes les catégories sociales. C’est une grande famille (artistes, public, bénévoles) qui se traduit par la fidélité du public et prouve qu’il y a la place pour une culture qui n’est pas mercantile, mais accessible à toutes celles et ceux qui veulent s’y confronter. »
Après les allocutions de Renaud Muselier et Tiago Rodrigues (ci-dessous), Lucile Urbani, bénévole des ATP, a offert une lecture des notes de service de Jean Vilar et d’autres textes, avec les Scènes d’Avignon : Danièle Vantaggioli du Chien qui fume, Alexandra Timar des Halles, Serge et Jean-Baptiste Barbuscia du Balcon, Sébastien Benedetto des Carmes, Paul Fructus, Vincent Siano et Tiago Rodrigues. Dans la salle, Jacques Montaignac, ému, veut partager un souvenir : « Quand j’étais directeur général de la culture, Jean [Autrand] me disait : « Jacques continue à me porter ». Ça me touchait. » Des témoignages ont suivi, filmés ou en direct, affirmant leur attachement aux ATP, la qualité de la programmation, le soutien à la création et la politique de l’association, pour que vive le théâtre.
Tiago Rodrigues et Renaud Muselier, amis des ATP
Renaud Muselier a rappelé l’engagement régional fort pour la création et la culture : pour le théâtre, la Région Sud soutient près de 120 opérateurs et 50 compagnies professionnelles. Au total, 10 millions d’euros (5,5% de son budget annuel) sont consacrés à 1.200 manifestations, pour promouvoir l’excellence des arts et rendre la culture accessible à tous, sur tous les territoires. « Dans ce monde anxiogène, la culture c’est le respect, la tolérance, pour essayer de comprendre et devenir plus intelligent. Dans la Région, 45.000 personnes travaillent de près ou de loin dans la culture », confie le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui a pour cousine Bernadette Rey-Flaud Alphandéry.
Tiago Rodrigues, le directeur du Festival d’Avignon, a remercié les ATP pour leur fidélité depuis 70 ans, et s’est engagé à la mériter pour les 70 prochaines années. « Les ATP défendent un théâtre citoyen, populaire et de proximité, dans un monde où les règles du marché nous disent qu’il ne faut pas aller au théâtre. Nés dans un moment de crise, ils s’échauffaient pendant 70 ans pour arriver à un moment où l’on a le plus besoin d’eux. »
M-F.A. Photo M-F.A.
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